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448 LA TOUR DE SAINT-DENIS de Gex, Saint-Sorlin, Lagnieu, Saint-Denis et les autres pro- priétés du Dauphin, sur la rive droite du Rhône, jusqu'au con- fluent de la rivière d'Ain. Devenu possession des comtes de Savoie, le château de Saint- Denis fut inféodé en 1360, parle comte Verd, à Girard d'Estrçes, chevalier, chancelier de Savoie, qui releva quelques déhris du vieux manoir. Mais trouvant cette seigneurie trop éloignée de sa résidence habituelle, et retenu auprès du prince par les de- voirs de sa charge , le chancelier de Savoie la vendit, d'après les titres de la Chambre des comptes du Dauphiné , à Hugues , seigneur de Grammont, qui n'en jouit pas longtemps. Le 3 mars 1375, Pierre de Gerbais, seigneur de Chà teauneuf, en prit pos- session ; mais, l'ayant remise, le 7 août \ 377, au comte de Savoie, elle fut de nouveau inféodée à un des gentilshommes les plus puissants du comté, à Estienne, bâtard de La Baume, chevalier, amiral et maréchal de Savoie. L'acte d'infeodation portait que Saint-Denis n'appartiendrait qu'aux enfants mâles du Maréchal. La terre fit donc retour à la couronne de Savoie, les deux filles du vieux guerrier n'étant pas aptes à la posséder. Le malheureux village, loin des maîtres qui le vendaient ou l'échangeaient, livré à des intendants qui ne demandaient que des rentes aux vassaux, ne jouit jamais de la prospérité que sa position, à l'embranchement de trois routes fréquentées, devait lui assurer. Aucune industrie n'était essayée et la culture des terres resta seule chargée de nourrir cette triste et méfiante population. Cependant, l'héritier de la noble maison de Savoie, ne pouvait laisser tomber le vieux château si plein de souvenirs, témoin de tant de douleurs et de tant d'exploits. Par ses soins, les ruines furent relevées et quatre tours puissantes reliées entre elles par d'épais remparts, se dressèrent sur les vieilles fondations creusées par les Romains. Des ouvrages avancés descendirent de la colline et rendirent les abords de difficile accès ; des che- mins couverts à l'abri de la vue et des traits de l'ennemi, purent conduire mystérieusement des soldats sur les points menacés. Un fossé immense coupa la colline au levant, et bordé de hautes