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EN BOûEY. 441 autre vie de châtiment et de récompense. En vain, les prêtres des idoles, les grands de la nation, les sensuels et les libertins, voulurent-ils protester et arrêter les nouveaux apôtres par l'em- prisonnement et les supplices, le christianisme chassa les impu- retés et les folies. Les peuples reconnurent un seul Dieu, et comme protestation contre le passé, comme expiation nécessaire, on éleva, à la naissance de notre colline, dans le vallon de Nièvre, un sanctuaire à la Vierge de Nazareth, là même où le monument de Minerve avait remplacé celui d'Isis ; les fontaines druidiques d'Ambronay, de Saint-Rambert, de Saint-Vulbas, de la Burbanche, toutes ces sources consacrées à Bormana, Bor- mona, Borvo et aulres divinités vénérées à Bourbon, Bourbonne ou Aix, furent mises sous l'invocation d'apôtres, de vierges ou de martyrs ; le rocher de Saturne et de Teutatès prit le nom de Saint-Sorlin, et le riant village groupé au pied de notre ver- doyante colline, et partagé par les trois grandes routes de l'Italie et de la Gaule, fut fier de recevoir celui du convertisseur de nos pères, de ce Denis qui fut le premier évèque de Paris. Les desseins de Dieu ne ressemblent pas à ceux des hommes. Le village de Saint-Denis en Bugey reçut le trésor de la foi, mais il perdit les richesses de la terre. L'empire romain s'é- croula, les Barbares inondèrent l'Europe civilisée, et les voyages de Lutèce ou de Lugdunum à Rome, furent interrompus. Les rois Burgondes, il est vrai, firent d'Ambérieux une de leurs prin- cipales résidences. Gondebaud, entouré des seigneurs de sa Cour, promulga de son château de Saint-Germain-d'Ambérieux, le recueil de lois qui a immortalisé son nom. Souvent Clotilde, sa nièce et son otage, descendit les bords ombragés de l'Alba- rine et vint jusqu'à Saint-Denis, rêver aux malheurs de son passé et à l'obscurité de son avenir. Souvent saint Avitus, le savant évèque de Vienne , l'accompagna jusqu'à la tour des Romains, et interrompit l'histoire des événements qui s'étaient passés à leurs pieds, dans la plaine, pour la prévenir contre les erreurs d'Arius et la ramener à la croyance pure de l'Eglise ; le séjour de Gondebaud et de ses fils, la piété de Clotilde, le savoir d'Avitus , la présence à Ambérieux des plus vaillants