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                        AU MOYEN-AGE.                     425

core debout, aux confins de l'ancien diocèse de Màcon et
dont le département qui a cette ville pour chef-lieu, a droit
de s'enorgueillir. Qu'on nous permette de produire ici le
parallèle des églises de Semur-en-Brionnais etd'Anzy-le-Duc.
   L'église de Semur, fruit d'une pieuse pensée de l'un de
ses seigneurs, s'élevait dans l'enceinte d'une résidence
princière ; — celle d'Anzy, œuvre des disciples de saint
Benoît, dans la clôture du monastère.
   L'église de Semur nous apparaît pleine de grâce, de clar-
tés et de richesses répandues avec profusion au dehors et
dans l'intérieur ; — la basilique d'Anzy respire partout l'es- '
prit recueilli et austère des saints habitants de la solitude.
   Dans les décorations de Semur, rien n'effraie l'imagina-
tion, tout parle aux sens : votre œil rencontre partout, fes-
tons, fleurs et feuillages, pilastres cannelés et chapitaux a
feuilles d'acanthe, imités de l'architecture plus riante de la
Grèce antique. Nous touchons par ce luxe a la limite infé-
rieure de l'art chrétien. — A Anzy, au contraire, rien n'est
accordé à la vie des sens, rien ne caresse l'imagination,
tout appelle la pensée. Ces peintures grossières , ces figures
ébauchées, ces monstruosités artistiques qui chargent les
chapitaux, tout est fait, si vous êtes attentifs, pour réveiller
en vous, l'idée confuse, mais enchanteresse de tous les
mystères, de toutes les traditions pittoresques et poétiques
du christianisme.
   Semur étale son luxe au dehors, et par un raffinement
admirable de bon goût, il a su , dans ses portes latérales,
placer en face des plus riches atours, les grâces les plus
naïves, tandis que la grande porte est pleine de grandeur
et de magnificence et les fenêtres de l'éclat le plus varié.
Mais aussi, il semble épris de lui-même ; il a peine à se dé-
gager de la terre, et sa belle tour octogone, fût-elle sur-
montée encore de la flèche d'autrefois, paraîtrait toujours