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388 ÉTUDES LITTÉRAIRES CONTEMPORAINES, spontané : quelle influence lu tradition celtique a pu enercer sur l'ensemble des poèmes arlhuriens, enfin l'importance de ce cycle au moyen-âge el la cause de cette importance. M. de la Villemarqué termine en traduisant trois contes po- pulaires gallois d'après le texte du manuscrit conservé à Oxford et qu'il pense avoir été écrit de 1318 à 1451; ce manuscrit renferme onze compositions diverses, mais la moitié seulemen! appartient au cycle arlhurien ; or le savant académicien ne nous donne que Otvcti, ou la dame de la Fontaine ; Gherenl, ou le Chevalier au Faucon; Pérédur, ou le Bassin magique; ces récits sont réellement intéressants à lire el empruntent an grand charme à celle mystérieuse et vague poésie qui caractérise si incontestablement les poèmes bretons. Entre tous les récits du cycle dont M. de la Villemarqué s'esl fait l'historien, la légende d'Arthur est naturellement la plus importante. Elle a été écrite pour la première fois en vers français par Robert Wace, en 1155, dans son roman de Brut, et peu après transcrit en prose française par Elie de Borron. Arlhur naquit d'un prince armoricain et d'une reine armoricaine épouse d'un roi dont ce prince prit la figure : dès l'âge de quinze ans il se rend célèbre dans toute l'Europe, va enlever la France à un général romain et le poursuit jusqu'en Italie avec une armée de 183,000 che- valiers et, nouveau Thésée, purge la (erre des monstres qui l'inondent. Revenu dans ses Etats, il se crée une cour et institue, pour ses grands officiers, l'ordre de la Table ronde qui les rendait tous égaux entre eux. Celte gloire subit cependant de rudes atteintes, quand Arlhur voit son neveu Mondred le trahir, quand il perd sa femme Genièvre et quand il est enfin blessé mortellement à la bataille de Camlan. Mais alors il reçoit la récompense de ses grandes actions, et est transporté dans l'ile d'Avallon où des fées amies le soignent et d'où elles doivent un jour le renvoyer guéri. Voilà en quel-