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jh'UI'ES L1TTKRAIP.ES COINTliMl'OlUlNlùS. 387 sadeurs vénitiens. Mais ces pièces écrites à tôle réposée ne présentent plus la valeur, l'inlérét de celles qui sont tracées sous l'influence du moment. Les ambassades et missions se composaient habituellement de plusieurs ambassadeurs égaux entre eux et d'une nombreuse suite ; ce ne fut qu'au siècle suivant que les souverains régularisèrent ce moyen de correspondre entre eux et de se surveiller plus facilement. Le duc de Milan semble être l'un des premiers qui ait eu plusieurs résidents officiels. Mais on peut voir aussi dans les dépêches publiées par M. de Gingins combien ces fonctions étaient souvent pénibles. On verra ce pauvre Panigarola passer près de deux ans sous la lente, traverser les neiges en perdant ses chevaux, s'échapper à grand peine de la déroule de Morat, en outre mourir quasi de faim : « lo spendo, écrit-il à son maître le 16 mai 1476, fino ala vita qui, e se la S. V. non si digna avermi per ricommandalo, mi travo al ospe- dale. » car le duc, très-fastueux en apparence, était, à ce qu'il paraît, très- parcimonieux envers ses serviteurs. II. M. de la Villemarquô publie une troisième édition, très-nouvelle réellement, de ses études sur le Roman de la Table ronde et les contes des anciens Bretons. On sait que ce sujet a divisé longtemps les savants. Les uns ne voulaient pas croire à l'authenticité de celle poésie bretonne; d'autres au contraire la défendaient ônergiquemenl. M. delà Villemarqué était de ceux-là , et la victoire lui est restée grâce aux recher- ches et aux découvertes qu'il a faites en Angleterre. Pour le savant traducteur des chants de notre vieille Ârmorique l'invention du cycle arthurien élanl bien et dûment constatée — et pour cela il a le témoignage de ses plus éminents ad- versaires , — il recherche d'où provient l'ensemble d'idées et de sentiments sur lequel repose le système qu'il a mis en lumière, notamment l'amour chevaleresque qu'il ne veut pas faire naître sous tel ou tel ciel, mais qu'il proclame comme