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ÉTUDES LITTÉRAIRES CONTEMPORAINES 383 de Savoie. — Le plan du duc de Bourgogne, après que loule l'armée aura traversé le Jura, consiste à réunir toutes ses forces dans un camp en rase campagne, ainsi qu'il a coutume de le faire en pays ennemis ; ensuite il poursuivra son entreprise et la poussera aussi loin qu'il trouvera quel- que succès à remporler sur l'ennemi. — Lausanne et ses environs, ainsi que Romont, sont à l'abri de toute surprise, et le duc y envoie des troupes pour en renforcer la garnison. — On parle d'une diète tenue à Lucerne par les Suisses pour se concerter sur ce qu'ils ont à faire. Ils se préparent sans doute à la résistance, .mais on n'a pas appris jusqu'à présent qu'ils aient formé aucun rassemblement considérable de leurs gens. » Le duc de Bourgogne avait en effet habilement combiné sa marche et avait réellement acculé les Suisses dans une situation des plus périlleuses. Peu de jours après, il campait devant Granson , et y était assez occupé pour ne pouvoir même aller au-devant de la régente de Savoie qui venait à Lausanne : « Sur ma foy ne fust que les ennemys ont fait si très aperte démonstration de vouloir combattre, je en per- sonne iraye au-devant de vous, » lui écrivait-il le 27 février. Presque en même temps le château était enlevé et la dépêche de Panigarola raconte en quelques mots cette sanglante affaire dont les Suisses devaient se venger avec usure trois ou quatre jours plus tard : « L'artillerie avait été amenée les jours précédents devant la place, on avait fait aussi avancer les grosses bombardes et le feu avait commencé. — Les assiégés ayant perdu tout espoir d'être secourus, avaient offert plusieurs fois de se rendre pourvu qu'on leur accordât la vie sauve. — Le duc voulait qu'ils se rendissent sans con- dition. — Hier malin (28 février) quatre cent douze hom- mes qui tenaient garnison dans ce château, se sont livrés aux assiégeants. — Après leur avoir ôté leurs armes et pris