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382 ÉTUDES LITTÉRAIRES CONTEMPORAINES. ches et auquel je ne ferai qu'un reproche : pourquoi débap- tise-t-il le duc Charles de Bourgogne et va—t—il le défigurer en substituant le surnom de Hardi à celui de Téméraire qui fait véritablement partie de son individualité ? L'alliance conclue, le 20 janvier 1475, entre les ducs de Milan et de Bourgogne eut pour conséquence l'envoi réci- proque d'une ambassade. Jean-Pierre Panigarola, qui avait précédemment été chargé de plusieurs missions en France, en fut pourvu et dut partir au milieu de l'hiver pour rejoin- dre le duc Charles dans son camp de Neuss, près de Cologne, et commencer une vie quasi militaire qui dura près de dix- huit mois pendant lesquels il logea constamment sous la lente. Panigarola fut donc le témoin de tous les événements qui s'accomplissaient à la cour vagabonde de Bourgogne ; il entendait tout, voyait tout et ne manquait pas d'écrire presque chaque jour à son maître pour lui rendre compte de ce qui se faisait et disait. On en jugera mieux par ce sommaire que je choisis au hasard et qui fera voir au lecteur si nos anciens diplomates comprenaient bien la rédaction d'un bulletin. Comme toutes ces dépêches sont en latin ou en italien, M. de Gingins fait précéder chacune d'elles d'un sommaire qui en est la traduction à peu près intégrale. — « Jougne en Franche-Comté, 10 février 1476. Arrivée du duc de Bourgogne à Jougne sur la frontière de la Bourgogne et des États de la maiscn de Savoie, le 8 fé- vrier. — Une partie de l'armée bourguignonne est déjà entrée dans le pays de Vaud et le passage des troupes continue sans inlerruplion.— Les Suisses occupent, à trois lieues en avant de Jougne, deux châteaux-forts, peu éloignés l'un de l'au- tre , contre lesquels le duc dirige continuellement des troupes. Lui-même compte quitter Jougne le 13-, pour aller faire le siège de ces deux places; c'est par là qu'on ouvrira la campagne en attendant l'arrivée de la duchesse