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320 CHRONIQUE LOCALIÃ. à la portée de tous, mais, sur certaines matières, elle est mêlée de nombreux aperçus historiques, critiques et moraux , particulièrement en ce qui con- cerne les servitudes , les actions possessoires , l'instruction criminelle , les origines judiciaires et les municipalités. On remarque aussi les passages où sont exposées les transformations que l'institution a subies jusqu'à ce jour, et ceux où l'auteur retrace d'une main ferme et sûre les services que le juge de paix rural peut rendre à l'État, aux justiciables et à la société. On voit, on sent que l'auteur s'est inspiré de ses propres actes dans cette magistrature qu'il a lui-même remplie avec con- science, dignité et dévouement. — La France littéraire, non la savante publication de M. Quérard, mais une feuille de notre ville qui a pris ce nom connu et qui publie de nom- breuses pièces de vers, donnait, dans un de ses derniers numéros, la poésie suivante que nous regardons comme une des meilleures de ce recueil ; nous la recommandons à nos lecteurs. SONNET ACROSTICHE A. L'AUTEUR DE LA FABLE DU COLIBRI ET DU PIGEON. Je veux et je ne puis ; ma faiblesse est si grande ! Mon cÅ“ur, comme le cÅ“ur du docte Peladan, Vibre et n'a sa-vertu ; pour te faire une offrande, Il n'a donc qu'impuissance et qu'inutile élan ! Le moyen de trouver dans une inculte brande Les fleurs qu;eïi son jardin fait naître aussi Chastan ! En vain je m'y consacre, en vain je me gourmande, Fatalement je reste et dois rester en plan ? Reçois mes vÅ“ux, par grâce en leur simple langage ; Accepte ce tribut, tout d'admiration ; Ne veuille repousser mon fraternel hommage ; Colibri m'est garant de la propension Heureuse de ta bonne et sensible nature, Et ta fable est pour moi d'un favorable augure ! Cette pièce remarquable, signée : le baron de Kinner, nous est aussi le garant de l'heureuse propension d'une poétique nature , et nous espérons bien que l'auteur ne restera pas en plan comme sa modestie le lui fait craindre. — Pendant que le théâtre des Célestins reprend les vieux drames du Bou- levard et fait argent de Richard Darlington et du Sonneur de Saint-Paul, notre première scène s'élève à la hauteur des meilleurs théâtres de nos gran- des capitales. Si le grand opéra ne se joue pas encore comme à Paris, l'opéra comique nous paraît pouvoir soutenir toutes les comparaisons. Dire que chaque soir on applaudit bruyamment M«nes Van den Heuvel, Rey-Balla, de Maesen et Wilhème, MM. Achard,Vigourel et Bonnefoy , que l'orchestre, guidé par son habile chef, mérite et soutient sa vieille réputation, que les pièces sont montées avec soin, jouées avec ensemble, et que la foule est re- venue dans notre grande salle brillamment restaurée, c'est répéter ce que disent les journaux et le public, et consacrer cette antique vérité qu'à Lyon la foule aime les arts quand ce sont les beaux-arts. A. V. Aimé VINGTRINIKR, directeur-gérant.