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STATUE ÉQUESTRE ANTIQUE. 203 point assez serré et l'eau passait au travers (1). Du côté du rivage, l'infiltration des eaux du Rhône, qui se trouvent plus élevées que celles de la Saône, venait augmenter les difficultés. C'était l'ouvrage des Danaïdes (2) ; enfin , on renonça a cette belle entreprise, après avoir fait inutilement jouer les pompes: ce qui fit dire gaîment a M. de Pusignan, venu tout exprès de Paris pour voir retirer de l'eau cette statue qu'on disait être celle d'Auguste : « Palsambleu ! mon attente a bien été trompée, « Je croyais voir César, et n'ai vu que Pomper (3). Le peu de succès de cette seconde tentative , fit perdre toute espérance de retrouver ce monument précieux. Les différentes pertubations qui se manifestèrent bientôt après dans les affaires publiques, donnèrent aux idées un autre cours. La révolution de 1789 arriva et les préoccupations politiques ne laissèrent plus aux magistrats et aux archéo- logues le temps de rechercher les antiquités. Enfin, en 1809, le zélé, l'infatigable Artaud parvint à ranimer les espérances au sujet de la découverte de 1766. N'ayant pas connaissance du rapport fait à l'Académie par M. de la Tourette, ni des notes de M. Delorme, ne pouvant avoir d'autre guide que les lettres d'Adamoli , dont les indications sont très - insuffisantes , il avait recherché parmi les vieillards du quartier d'Ainay, ceux qui pouvaient (1) Cette opération avait été pourtant confiée à M. Cristau, ingénieur ha- bile, chargé alors de la digue de la Tête-d'Or. Ses ordres n'avaient proba- blement pas été exactement suivis. (i) En sens inverse. (3) Quelques personnes ignorant ce qui se passa à la fouille de 1776, croient que ce bon mot fut dit à l'occasion de celle de 1809. C'est une erreur. A cette dernière , personne ne vit pomper. Le batardeau fut mis à sec dans la nuit du 1 e r au 2 novembre 1809, et le matin cette opération étail terminée. Le produit de ces fouilles est au musée des antiques de Lyon.