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STATCE ÉQUESTRE ANTIQUE. 193
distance du lieu où cette rivière se jette dans le Rhône (1).
Lorsque les eaux sont très-hautes, la Saône vient baigner
le pied du mur qui forme l'enceinte du couvent, du côté du
couchant; dans les basses eaux, elle laisse à découvert, au
pied du même mur, une portion de terrain incliné, dont
la pente est assez rapide. A la fin de janvier, la largeur de
cet espace , mesuré entre le mur et l'eau, était environ
de 45 pieds.
« Quelques bateliers découvrirent alors, sur ses bords,
un amas de pierres propres a bâtir, et se mirent a les reti-
rer pour en faire quelque profit. Le 1er février (2), le nommé
Barthélémy Moris, dit Laurent, aperçut à la surface de
l'eau, l'extrémité d'un pied de cheval, dont la jambe parais-
sait engagée dans le sable et dans un tas de pierres ; il
voulut la repousser avec son croc dans la rivière, mais il
fut fort étonné de la résistance qu'il rencontra, et encore
plus du son que rendit le pied de cheval lorsque le fer du
croc l'atteignit ; il s'approcha et se mit en devoir de tirer
le pied hors de l'eau, en dégageant la jambe du milieu des
pierres qui l'entouraient: ce ne fut pas sans efforts, mais
ses efforts ne furent pas tels, Ã ce qu'il assure, qu'on puisse
soupçonner qu'il ait détaché la jambe du corps du cheval :
elle était uniquement fixée par les matières qui l'environ-
naient, par sa forme recourbée et par son propre poids.
« Le batelier possesseur de la jambe, alla la présenter
a M. de la Verpillière, prévôt des marchands, qui le récom-
pensa généreusement : ce magistrat, non moins attentif à ce
qui peut intéresser les lettres et les arts, que vigilant Ã
travailler au bonheur de ses concitoyens, donna à l'instant
(1) Les travaux Perrache n'étant pas encore exécutés , la jonction des
deuxfleuvesavait lieu à peu de distance de l'église d'Ainay.
(2) Adamoli prétend à tort que ce fut le 4 février.
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