Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
i82          ÉLOGE DU DOCTEUR AMËDÉE BONNET.

horizons les plus étendus de la science et les aperçus fécon-
dés par l'expérience du maître.
   Quelque passionné qu'il fût pour ses autres travaux ,
malgré les soins et le temps consacrés a une vaste pratique,
sa première, sa grande affaire, ©'était l'enseignement, Que de
veilles employées à préparer la leçon du lendemain ! C'était
un devoir à remplir et dont il comprenait toute l'étendue avec
une inflexibilité de conscience qui ne se démentit jamais.
Mais c'était aussi un besoin en rapport avec ses goûts, avec
la nature de son esprit, et que l'habitude avait rendu de jour
en jour plus fort.
   En vérité, il était né pour le professorat. 11 prêtait vo-
lontiers l'oreille a ceux dont il pouvait apprendre quelque
chose, et dont la parole offrait un aliment à son insatiable
curiosité ; mais il aimait plus encore à être écouté, à répandre
au dehors les fruits de son propre travail, à semer dans
l'esprit des autres les vérités que la réflexion et l'observation
avaient fait germer dans le sien. Ce besoin d'expansion
favorisait singulièrement l'essor de toutes les qualités qui
faisaient la force et l'ornement de cette grande intelligence.
   Ce qui distinguait surtout son enseignement, c'était la
clarté et la précision de sa pensée ; c'était l'esprit méthodique
de ses démonstrations, l'art de diviser son sujet, d'y décou-
vrir des rapprochements naturels et des contrastes inatten-
dus. Sa parole avait du mouvement et de la chaleur ; sa
voix, quoique voilée, était ferme et pénétrante ; sa haute
'aille, son geste simple répondaient a la dignité de son
atlilude. Sa physionomie enfin restait grave, mais son regard
reflétait vivement l'ardente activité de son âme.

                               IV.
  Admis parmi vous, Messieurs, en 1847, M. Bonnet dé-
couvrit dans sa nouvelle position de nouveaux devoirs; sans