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174 • ÉLOGE BU DOCTEUR AMÉDÉE BONNET. thode, que le malade fasse agir les jointures d'abord avec modération, et plus fard, avec une activité graduellement croissante ; il faut lui donner les moyens artificiels, souvent indispensables, pour que les fonctions s'exécutent sans dou- leurs. D'autre part, les éléments de la fonction doivent être exercés isolément avant la fonction tout entière. En- core dans ces mouvements simples, élémentaires, n'est-ce pas la contraction musculaire qu'il faut mettre en jeu; il s'agit d'un mouvement passif, analogue à celui qu'on impri- merait à des membres sans vie. Les principes de physiologie qui lui servirent de guide dans cette question devaient, non moins que la création des appareils destinés aux diverses articulations, assurer le succès de la méthode. En accroissant ainsi le domaine de la gymnastique, en l'appliquant d'une manière si rationnelle, l'auteur de cette innovation a pu compter ce service parmi les plus grands qu'il ait rendus a l'art de guérir. Pendant les dernières années de sa vie, M. Bonnet s'est beaucoup occupé de la rupture des ankyloses, et surtout de celles du genou et de la hanche. Chaque pro- grès réalisé, loin de le satisfaire, semblait n'être pour lui qu'un stimulus nouveau, et servait de point de départ à d'autres perfectionnements. Il était enfin parvenu à donner à sa pratique le sceau d'une maturité due à sa persé- vérance. Dans le but de vulgariser ses idées, il entreprit, l'année dernière, un voyage à Paris, et coup sur coup, il fit des communications a l'Académie des sciences, a l'Académie de médecine, a la Société de chirurgie et à la clinique du pro- fesseur Nélaton. Devant une assistance nombreuse et choisie, il exécuta plusieurs ruptures d'ankylose de la hanche, et cette démonstration expérimentale, dans ce milieu scientifique de Paris, si actif et si avide de nouveautés, fit plus pour le but