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172 ÉLOGE DU DOCTEUR AMÉ"DÉE BONNET.
M. Bonnet un des prix Monthyon. L'Académie des sciences
de Paris, lie'e par son programme, fut amene'e, en lui décer-
nant cette haute récompense, a louer surtout ses recher-
ches sur les épanchements articulaires et sur leur traite-
ment par les injections iodées. Il est peu d'agents de la
matière médicale qui ait pris autant d'extension que l'iode,
depuis une trentaine d'années et, chose remarquable , ce
métalloïde découvert en 1811, par Courtois, est aussi pré-
cieux en chirurgie qu'en médecine. M. Bonnet en a étendu
l'emploi au traitement de diverses maladies, et entre autres,
à celui des épanchements articulaires. S'il n'a pas eu, à lui
seul, la priorité de cette innovation, s'il la partage sous
quelques rapports avec le professeur Velpeau, il est reconnu
qu'il a eu le premier la pensée bien arrêtée, bien réfléchie,
d'appliquer méthodiquement les injections iodées a la gué-
rison des hydarthroses rebelles. Les faits nombreux que
renferme son mémoire de 1842, furent jugés concluants et,
dans la voie par lui ouverte, les chirurgiens de tous les
pays ont obtenu des succès qu'aujourd'hui l'on ne compte
plus.
Rien de plus intéressant que ses recherches sur la posi-
tion qu'il convient de donner aux membres dans les mala-
dies articulaires. On avait professé jusqu'à lui, que les
positions choisies spontanément par les malades leur sont
avantageuses et doivent être respectées jusqu'à la disparition
complète des phénomènes inflammatoires. 11 s'élève hardi-
ment contre cette opinion. Par une suite d'observations et
d'expériences,il démontre qu'elle est erronée et dangereuse.
Souvent ces positions augmentent l'inflammation et la dou-
Ieur,parce qu'elles distendent certains ligaments et favorisent
le déplacement des os. lien est d'autres qui n'entraînent pas
ces deux effets, et qu'il faut maintenir. Tel a été le point de
départ de l'invention de ces appareils, aujourd'hui si connus