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160                        CHRONIQUE LOCALK.
gence, la noblesse et la loyauté de son caractère, font de sa mort une
perte regrettable pour Saint-Etienne et un vide douloureux pour ses
amis.
   — Nous avons reçu des réclamations d'un côte et des attaques passa-
blement passionnées de l'autre. D'abord on nous a demandé pourquoi
M. Duparay , dans son article sur les Antiquités de Ghalon , n'avait pas
mentionné la numismatique chalonnaise ? Nous répondrons que notre
collaborateur, traitant seulement des antiquités provenant de l'époque
gallo-romaine , n'avait rien à dire de l'atelier monétaire de Chalon , qui
ne fut fondé que sous les Mérovingiens ; puis un érudit nous a fait obser-
ver que les armes de la famille deîlurard, dessinées et blasonnées dans
l'article de M. Perret sur l'Hôtcl-Dieu, portaient souvent une bordure de
gueules ; qu'elles sont blasonnées ainsi dans VArmoriai général de France
et que même autrefois on y ajoutait une flamme en abîme. Enfin nous
avons vu la Revue du Lyonnais vertement tancée, nous nous servons d'un
mot poli, dans une brochure intitulée : Une question d'histoire littéraire
résolue, réfutation du paradoxe bibliographique de M. R. Chanlelauze :
LE COMTE JOSEPH DE MAISTRE , AUTEUR BE L'Antidote au congrès de    Rastadt,
brochure attribuée, mais à tort, croyons-nous, au savant M. Quérard.
   Non, cette brochure, écrite sous l'impression d'une animosité person-
nelle et passionnée, n'est pas due au digne et vénérable auteur des Super-
cheries littéraires dévoilées. Ce n'est pas M. Quérard qui se glorifierait
d'être le haut policier de la république des lettres, ce qui n'a rien de
flatteur ; ce n'est pas lui qui parlerait de Y outrecuidance de la Revue du
Lyonnais ; la Hevue du Lyonnais n'a jamais eu maille à partir avec l'illus-
tre écrivain, elle n'a jamais refusé ses articles , elle n'a jamais humilié
son orgueil; ce n'est pas M. Quérard qui serait jaloux de quelques tra-
vaux de M. de Chanlelauze sur le Forez';. M. Quérard n'a jamais eu la
prétention d'être le seul historien • JV cette province ; ce n'est pas
M. Quérard qui aurait voulu nuire à la publication des manuscrits de
La Mure, il n'a rien à gagner à la destruction de ces manuscrits ; ce n'est
pas M. Quérard qui aurait accumulé les épithètes blessantes en parlant
d'un écrivain qui ne l'a jamais offensé ; ce n'est pas lui qui aurait
fouillé dans la vie intime, qui aurait remué les cendres du passé pour en
exhumer des scories, qui aurait blâmé un jeune homme impétueux et
bouillant d'avoir cru un seul jour aux brillantes promesses républicaines
de M. de Lamartine et aux illusions dont se berçait le gouvernement
provisoire.
   Nous nous sommes toujours représenté les savants comme des hommes
élevés au-dessus du vulgaire, graves, prudents, sages et portant la science
comme une sorte de sacerdoce. M. Quérard, que les bibliophiles, regardent
 comme leur maître et dont on reçoit les oracles avec vénération, ne serait
pas descendu de son piédestal pour entrer dans une arène où il n'était
pas appelé , prendre part à un combat qui n'était pas sien et lancer des
traits empoisonnés dont on ne guérit pas. Nous espérons que l'auteur de
cette malheureuse brochure sera connu plus tard , que chacun rentrera
en possession de son bien, et que notre vénération pour M. Quérard n'aura
jamais aucun amoindrissement à subir.                        A. V. .


                        Aimé   VINGTRINIER,      directeur-gérant.