page suivante »
DES ROIS BURGWNDES. 155 Viennent ensuite Gondebaud, Gondioc, Chilpérie, Godomare, Goudegisèle, fils de Gondahaire et désignés par Sigismond, sous les noms de Patrem et Patruos. Enfin, Sigismond et Gondemar, fils de Gondebaud. Plusieurs historiens ont aussi commis une erreur au sujet de la reine Carétène,qu'ils prétendent être lanière du roi Gondebaud. Duehesne nous a conservé l'épitaphe de cette reine qui fut en- terrée à Lyon, au monastère de Saint-Michel ; il est dit, dans cette épitaphe, qu'elle mourut sous le consulat de Messala, c'est- à -dire, en 506, âgée de cinquante ans révolus ; on voit, par conséquent, que Gondebaud ne pouvait être le fils de Carétène, puisqu'il était plus âgé qu'elle. Ce qui paraît avoir produit cette erreur, c'est que l'auteur de l'épitaphe de Carétène, par une licence poétique, désigne sous le nom de nepotes ou petits-fils, ses deux fils Sigismond et Gondemar (I). Carétène devait donc être la femme de Gondebaud et non sa mère. M. de Boissieu (Inscriptions antiques de Lyon) qui traduit, sans doute, le mot nepotes par neveux, croit que Carétène était la femme de Chilpérie, Pour admettre cette supposition, il fau- drait d'abord nier le récit de Grégoire de Tours et de Frédegaire, qui assurent formellement que Gondebaud fit périr la femme de Chilpérie ; il faudrait ensuite admettre que Carétène, après avoir vu périr Chilpérie dans une guerre contre Gondebaud, ce qu'on ne peut nier , aurait continué à résider à la cour de ceiuî-ci, et entretenu des relations d'amitié avec lui, ce qui n'est pas vraisemblable. (1) Prosclaram soboleni dulcesque, gavisa nepotes Ad veram dodos sollicitare fidem, Sigismond et Gondemard furent, en effet , élevés dans la religion catholique, Gondebaud, leur père , professait l'arianisme. L'auteur de celte épitaphe , en. employant le mot nepotes, a peut-être voulut lui donner la signification d'enfants en bas-âge. On peut aussi admettre qu'il n'ait pas voulu spécialement désigner Sigismond et Gondemar sous le nom de nepotes, peut-être a-t-il voulu dire que Carétène se réjouissait de ce que les descendants de sa race seraient instruits et élevés dans les dogmes de !a religion catholique.