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LA MAJOR   , cathédrale de Marseille , par Casimir       BOUSQUET    ,
     membre correspondant de la Société littéraire de Lyon.

   Dans les différents séjours que j'ai faits à Marseille , l'aspect
 antique et vénérable de sa cathédrale m'avait singulièrement
frappé. Son architecture ne se distinguait cependant par rien
de remarquable, et même les yeux pouvaient être attristés par
une apparence de délaissement et de délabrement. Malgré cela,
j'éprouvais du plaisir en contemplant ce monument revêtu de
cette teinte que le temps seul sait donner , qui fait les délices
de l'artiste et du poète, et qui excite l'indignation des badigeo-
neurs contemporains. Je sentais que de grands souvenirs de-
vaient être-attachés à cette vieille église, et quand j'appris qu'elle
était condamnée à la démolition, j'en éprouvai un véritable
chagrin. Je ne blâme pas la construction d'une splendide cathé-
drale marseillaise, mais j'aurais désiré concilier le passé et le
présent, conserver la vieille église, et en bâtir une nouvelle sur
un autre terrain. Je n'ai jamais compris que le clergé n'attachât
pas plus d'importance aux souvenirs matériels, aux reliques de
son histoire ; car les idées religieuses ont, avant tout, leur point
d'appui dans la tradition : le sentiment , l'émotion , e t , je crois
pouvoir le dire, la poésie des souvenirs opèrent assurément beau-
coup plus sur les âmes que le raisonnement et la nouveauté.
   M. Casimir Bousquet, un enfant de Marseille, n'a pas voulu
que le vieux monument disparût sans qu'une voix amie fit son
oraison funèbre. Dans un volume in-8, de plus de 650 pages, il
a entrepris l'histoire de la vénérable cathédrale, nommée vul-