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1 lfi CONS'rDÉRATIONS ARCHÉOLOGIQUES portail de l'ancien cloître offre cette coupe de claveaux assez bizarre et d'une recherche quelque peu orientale, qui est, dans le centre de la France, l'un des caractères certains de la fin du XIe siècle et des premières années du XIIe. Si j'ai parlé un peu longuement de la petite église de Sainte-Blandine, je n'entreprendrai point, Messieurs , de décrire les monuments dont j'essaye de vous signaler l'âge et les caractères généraux. Nos grandes églises méritent des monographies archéologiques, et la description succincte que j'en pourrais donner aujourd'hui outrepasserait les bor- nes de cette lecture. Je reprends mon énumération. L'église de Saint-Martin d'Ainay est à peu près contempo- raine de la Manécanterie ; elle fut consacrée en 1106, par le pape Pascal II. L'édifice a subi de nombreuses transformations : il se composait primitivement du porche, dont les premières assises, ainsi que me l'a fait observer M. le curé Boue, semblent appartenir aux plus anciennes constructions du monastère, de trois nefs, peut-être non voûtées, du transsept peu développé, avec sa coupole centrale, et des trois absides. L'étage supérieur des deux clochers fut ajouté au XIIe siècle ; la chapelle de la vierge, arrangée depuis peu avec tant de goût par le savant et zélé pasteur de la paroisse, date du XIVe; la chapelle Saint-Michel, accolée a l'absidiole septentrionale, est'de la dernière période'ogivale, enfin la grande annexe du nord, le baptistère, si curieusement décoré de beaux fragments de monuments romans, et les voûtes des nefs sont de construction moderne. L'abside, des plus complètes que l'on puisse voir, est fort intéressante par ses dispositions et par son ornementation tout-à -fait dans le goût antique.