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114 COiNSIDÉHATIOJNS ARCHÉOLOGIQUES d'apprécier maintenant dans le Lyonnais l'immense impulsion architecturale donnée par l'institut monastique. Mais allez dans les provinces du centre , parcourez les diocèses de Clermont, de Bourges, de Nevers, partout vous trouverez des églises romanes sauvées par la pauvreté des paroisses , et l'admirable conservation de la plupart de ces édifices vieux de sept ou huit siècles, témoigne encore de l'habileté des architectes fils de saint Benoît. C'est vers la fin du XIe siècle que se formèrent les écoles provinciales d'architecture, dont les caractères divers, dont la physionomie particulière se maintinrent dans quelques régions jusqu'à la fin du XIIIe siècle. Ce serait un bien curieux travail que la carte de cette géographie architecturale de la France ; les statistiques monumentales permettront peut-être un jour de dresser ce tableau synoptique de l'art de bâtir au moyen-âge. Le Lyonnais se trouvait sur les limites de l'école bourgui- gnonne et de l'école provençale, son architecture romane offre le mélange des caractères architectoniques de ces deux écoles. Je ne sais même si l'influence auvergnate , dont l'église d'Ainay et la Manécanterie offrent les ornements en mosaïque, ne s'étendit point quelque peu dans la région. C'est ce que nous apprendra l'étude détaillée des monuments du diocèse. A Lyon, l'ornementation des églises d'Ainay et de Saint- Paul, celle de l'abside de la Primatiale sont inspirées des traditions antiques conservées dans les vallées du Rhône et de la Saône par les nombreux monuments romains de ces contrées. Seulement cette ornementation fine, mais un peu maigre, a plus de rapport avec celle de l'architecture proven- çale qu'avec ce grand style purement bourguignon que nous admirons dans les églises bénédictines de Vézelay et de la Charité-sur-Loire, dans les cathédrales d'Autun et deLangres.