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U2 CONSIDÉRATIONS ARCHÉOLOGIQUIiS Le mur terminal de cette abside est décoré dans toute s'a hauteur d'un parement en mosaïque de brique et de pierre. Les parois intérieures de la nef offrent encore de profondes arcatures dont l'ornementation primitive a complètement disparu. La voûte doit dater du XIe siècle. Rien donc de bien remarquable dans cette partie, mais l'abside, restée telle qu'elle était lors de la construction primitive, mérite au plus haut point d'attirer l'attention des archéologues. Cette abside, dont la voûte est en cul-de-four sur trompes, est flanquée de colonnes et garni de colonnettes. Les chapiteaux sont décorés de grossiers rinceaux d'un dessin fort incorrect et d'un travail on ne peut plus barbare. Le monument qui nous occupe passe généralement pour une construction des premières années du IXe' siècle; je le crois postérieur de cent cinquante ans environ. L'appareil grossier des murs de la nef, l'absence de cordons de brique, le parement en mosaïque de l'abside, le faire mou des cha- piteaux, si différent du travail de ciseau sec et dur de la sculpture carlovingienne , sont autant de caractères qui semblent rapprocher notre église de l'an mil. Que l'on compare Sainte-Blandine avec les cryptes de Saint-Aignan d'Orléans et de Saint-Laurent de Grenoble, monuments contemporains de Charlemagne, et l'on sera de mon avis. M. le curé d'Ainay a l'intention de restaurer cette cha- pelle ; puissions-nous voir bientôt rendre au culte cet anti- que sanctuaire qui, seul dans notre ville, représente la première architecture chrétienne. L'on a beaucoup exagéré, Messieurs, la frayeur causée par les approches de l'an mil et l'allégresse des peuples saluant, en 1001, l'aurore d'un monde nouveau. Si le Xe siècle fut une époque de profonde barbarie, au point de vue de la civilisation comme au point de vue des