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ÃUI'PORT DE M. J. MORIN. 101 bonté de Dieu pour son avenir. La sére'nité de son esprit et de sa conscience se reflétait dans une douce gaîté, comme celle de ces saintesfillesqui se dévouent au service des pau- vres, leurs frères dans le Christ. Elle aussi vivait d'une vie de dévouement, bornée par le devoir du foyer domestique, mais qui se répandait autant que possible au dehors. Sur ses journées si rigoureusement remplies, elle économisait des heures pour aller visiter et consoler les malades indigents, et parfois elle pouvait prendre sur ses petites ressources pour les légers secours (non pas légers par le cÅ“ur) que le pauvre donne a plus pauvre que lui (1)... » Je vous rappellerai encore , Messieurs , ce type , non créé mais observé par un romancier célèbre, et qui a rendu populaire le nom de Rigolelte. Mais, au surplus, ces tableaux de la pauvreté luttant victorieusement contre les tentations du mal, ne sont pas de rares exceptions. Nous n'avons pas besoin d'aller les admirer dans les conceptions d'un romancier, ou d'en chercher les réalités dans les an- nales du prix Monthyon. Ils sont communs, ils nous en- tourent , ils nous empêchent de désespérer de Dieu et de la société. Mais nous n'avons pas l'intention de les opposer à ceux de l'éloquent auteur de la Foix du Peuple et des écri- vains qui l'ont pris pour modèle. Nous concevons que la charité elle-même puisse s'empreindre d'amertume à l'aspect des misères sociales. L'indignation et la consolation ont cha- cune leur but, par conséquent chacune leur langage : le but de la première, c'est de susciter une ligue sainte, généreuse, incessante pour établir le règne de la justice et de l'égalité ; le but de la seconde, c'est de montrer que Dieu est toujours parmi nous avec sa Providence et sa bonté, pour aider ceux qui combattent et consoler ceux qui souffrent. (1) Extrait d'un ouvrage inédit intitulé : le Consolateur chrétien.