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RAPPORT DE M. J. MOB1N. 97 place au travail général, qu'elle y remplisse plus de rôles, qu'elle y conquière plus de fonctions. Les mêmes conclusions se rencontrent dans le mémoire n° 12, et l'auteur y arrive à la suite de prémisses très re- ligieuses et presque ascétiques; elles ne l'empêchent pas de reconnaître que l'insuffisance de l'éducation actuelle des femmes est un fait général, et qu'il n'en faut pas excepter l'enseignement des communautés religieuses qui s'égare dans les petites pratiques et provoque les rêveries de l'ima- gination au lieu du sentiment grave du devoir. L'auteur croit tellement que l'amélioration de la destinée de la femme dépend d'un système d'éducation qui la rendra l'égale de l'homme, qu'il fait pour elle l'exposition d'un plan complet d'instruction publique, non limitée à ce que nous appelons Tinstruction primaire. 11 embrasserait jusqu'à l'institution de collèges analoguesà nos lycées. Votre rapporteur, Messieurs, ne peut suivre l'auteur du mémoire dans l'exposé très compliqué de ce plan d'une université doublée, féminine et masculine. Il a .semblé à votre Commission que c'était quel- que chose de trop opposé aux mœurs et au rôle intime de la femme, et qu'il valait mieux commencer la réforme de l'ins- truction publique par sa base, l'instruction primaire fortifiée de l'instruction professionnelle. C'eût été au moins présenter le praticable actuel. Toutefois, je dois mentionner une bonne idée de l'auteur: aux établissements d'instruction supérieure qu'il réclame, il propose d'adjoindre , côte à côte et unis sans être confondus , des établissements secondaires où l'instruction gratuite serait accordée auxfillespauvres. Cette combinaison aurait lieu de telle sorte que les élèves riches de la première école seraient les patronnes des élèves pauvres delà seconde, liens qui, formés dans l'adoles- cence, se prolongeraient ensuite dans le monde entre les protectrices et les protégées. Les annales de notre cité 7