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LA. MER MÉDITERRANÉE. Tu dominas le monde, antique et noble Athènes, Par ton puissant génie et par l'éclat des arts ; Ici, peignait Zeuxis, là , tonnait Démosthènes, Plus redouté que tes remparts. Sur tes bords fortunés, les accents de l'histoire Ont chanté les exploits des plus vaillants guerriers ; Le nom de chaque ville est un écho de gloire; Partout il y croît des lauriers. Sortirez-vous un jour dé vos pieux asiles, Pour raffermir le cœur de vos faibles enfants, Mânes do Périclès, héros des Thermopyles ? Hélas ! en est-il encor temps ? La ville de Didon, sur la rive africaine, Étalait ses vaisseaux, ses ports, ses murs altiers; Chaque peuple portait à l'orgueilleuse reine, Son or, ses tributs, ses guerriers. Home frémit devant cette gloire rivale, Ses farouches guerriers Volent aux champs de Mars ; Quels flots de sang versés dans la lutte fatale, Que de morts, de débris épars ! Tu fus souvent témoin de ces vastes naufrages, Mer Méditerranée ! et la flamme et le fer Ont épuisé longtemps, sur tes féconds rivages, Toute la fureur de l'enfer. Mais les temps sont changés ; l'Hommc-Dieu, dans Solyme, Répand autour de lui d'immortelles clartés ; La croix du Golgolha devient l'autel sublime De tous les peuples rachetés.