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LA MER MÉDITERRANÉE.
Mille vaisseaux poussés par la vapeur ardente,
S'élancent à grand bruit, fendant les flots amers,
Ils transportent partout, sur ta rive opulente,
Les produits du vaste univers.
Les perles du levant, l'encens de Taprobane,
Les plus rares trésors des Maures indomptés
Franchissent le désert avec la caravane,
Pour tes innombrables cités.
Le soleil ne voit pas de régions plus belles ;
L'olive et le raisin décorent tes coteaux ;
La terre, tour à tour, sur tes bords renouvelle
Ses fleurs et ses fruits les plus beaux.
Ta brise est caressante, et ton onde azurée
Réfléchit la couleur des cieux resplendissants ;
Mon âme, en ta présence, élevant sa pensée,
Franchit et l'espace et le temps.
Tu baignes de tes flots notre France adorée,
L'Italie et la Grèce aux souvenirs fameux,
L'Afrique au sol brûlant, la divine Judée
Et l'Egypte au Nil merveilleux.
L'opulente Marseille, aux portes de la France,
Alger, la blanche ville où flottent nos drapeaux,
La belle Parthénope et la fière Bysance
Doivent leur splendeur à tes eaux.
Quel est ce fort altier qui commande ton onde ?
C'est Gibraltar, l'orgueil et l'espoir d'Albion ;
Ses bronzes menaçants pourraient troubler le monde,
Sans les feux vengeurs de Toulon.