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                   DE LA DIGNITÉ HUMAINE.                    67

entraîne dans les bonnes voies. L'homme le plus instruit, le
plus éclairé, le plus savant peut agir sur les esprits, mais il
est sans force morale, sans puissance sur les âmes s'il manque
de dignité.
   La dignité empruntée et apparente est sans effet. La véri-
table dignité se manifeste sans effort, sans appareil et, comme
la vertu, presque à l'insu de celui qui la possède. Toutefois,
on peut s'étudier à être plus ou moins digne, c'est-à-dire en
réglant sa conduite selon les lois de la sagesse et de la
raison ; car si quelques uns, richement doués, sont naturel-
lement dignes, la plupart ont besoin de s'observer pour
paraître aussi convenables et dignes que possible.
   La dignité apparaît dans toutes les conditions de la vie,
dans les diverses positions el aussi bien sur les plus bas éche-
lons de l'échelle sociale que sur les plus élevés.
   Les souverains ne se montrent bien dignes qu'autant que
leur puissance est assise sur la bonté, sur la justice, et que
leur conduite, en toutes choses est empreinte de grandeur
et de noblesse.
   Les peuples ne se montrent bien dignes qu'autant qu'ils
sont pénétrés de civisme, de l'amour de la patrie, qu'ils
ont des croyances sages, dépouillées de superstition, d'in-
tolérance , de fanatisme, et qu'avec cela ils sont respec-
tueux, soumis aux lois el animés de l'esprit d'indulgence
et de charité.
   Le citoyen le plus digne est celui qui, soumis aux lois
de la nécessité, imposées par la nature, el aux lois de la
société, imposées par la raison el la justice, compte sa vie
pour peu, celle des autres pour beaucoup, met son bonheur
 à faire le bien, à empêcher le mal, à se rendre utile, et se
repose sur la religion des peines de la vie.
   La dignité est au pouvoir de tout le monde, aussi bien
du plus humble que du plus élevé. Celui qui se respecte es!