page suivante »
t>2 LETTRE DU DUC b'OIlLÉANS dabord la Touche (1) et faites vous rendre compte. Les brigands sont rentrés. Si on a bien manié la garde soldée, elle doit être à moitié gagnée. 11 faut, je le veux, que le Châtelet soit anéanti; que cette infernale procédure soit réduite en fumée, et que tous les jugeurs soient Foulonisés (2). Je sais que le double de cette procédure a été envoyé à Madrid, mais si nous réussissons, les Anglais me répondent des Espagnols, et je leur promets une révolution: ce sera bien un autre procès... Faites circuler adroitement que Léopold va reprendre son Brabant, et que les quarante mille hommes qu'il envoie, doivent entrer en France ; vous rendrez parla, l'Autrichienne (3) odieuse, et la peur des Parisiens me répond d'elle. Que le grand général (4; ne vous inquiète pas, Charles Lameth en fait son affaire. 11 serait bien heureux que le décret sur le droit de faire la paix ou la guerre fût tout en faveur du Bourgeois (5) ; vous profiteriez du moment. Le tocsin ! ne l'oubliés pas ! les piques et les deux fauxbourgs ; vous m'entendes ! Je jure, je ne sais quoi, que si tout va mal, je ne vous reverrai de ma vie. Voilà deux millions qu'il m'en coûte... Rendes la Pentecôte plus mémorable que les ides de Mars (6) et faisons oublier le S Octobre.—Vous m'avés appris que, quand on fait un crime, il eu faut commettre mille ,• je vous recommande vos leçons. Agnès a une ambition effroyable; elle veut être une autre Montespan et avoir des enfants princes ; elle devrait savoir que je ne pourrai jamais prendre le titre du Bourgeois, et qu'il n'y a point de principauté sans cela ; je la laisse dire. J'ai engagé Mirabeau à parler en faveur du Sire, Barnave le contredira (1) La Touche, capitaine de vaisseau, chancellier du duc d'Orléans, commandait le vaisseau de ce prince an combat d'Ouessant. (2) Allusion au genre de mort qu'on fit subir à M. Foulon qui fut pendu à un réverbère. (3) La Reine. (4) La Fayelte. (5) Le Roi. (6) Voyage de Saint-Cloud, où le voi voulait aller faire ses paquet.