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                    HISTOIRE DES BOURGUIGNONS.                47

 l'éducation des troupeaux, en délaissant le soin des armes :
 aussi furent-ils inférieurs aux Francs dans toutes les luttes
 qu'ils eurent à soutenir contre ces derniers.
    Gondebaud publia ses lois à Lyon, le 29 mars 501. Un
 supplément fut ensuite donné à Ambérieux, en Bugey.
    Ces lois forment un code qui contient 142 articles de droit
 civil, 30 de procédure et 182 de droit pénal. Le Romain et le
 Bourguignon y sont tous deux traités sur le pied de l'égalité
 parfaite, afin d'opérer une fusion plus facile (1).
    On voit partout que le législateur parle en maître à tous
 ses sujets, grands ou petits, riches ou pauvres, évêques ou
 guerriers. La législation de Gondebaud subsista longtemps en
 Bourgogne, même après la prise du pays par les Francs ; ce
 fut Louis Ier qui l'abrogea.
    Dans les villes, un comte, cornes, était chargé du soin de
rendre la justice, il lui était expressément interdit de recevoir
 aucun présent; loi sage qui prévenait la corruption. Dans
chaque tribunal, il y avait un juge bourguignon et un juge
romain. Pour les testaments, on suivait la coutume qu'il con-
venait aux parties. Les sentences se rendaient toujours en
langue latine (2).
    Les curiales subsistèrent toujours avec les principales fonc-
tions que les Romains leur avaient confiées. C'était une
administration fort commode pour les rois barbares, qu'ils
n'eurent garde d'abolir, elle persista même sous les rois
Francs.
    Les Juifs étaient les seuls qui eussent a se plaindre de la
législation des Bourguignons ; mais ils n'étaient pas mieux
traités par les autres peuples qui leur faisaient endurer toutes
sortes de mauvais traitements. Ainsi, tout Juif qui aura porté
la main sur un chrétien, qui l'aura frappé du pied, d'un bâton
  (1) Guizot. — Sismondi.
  (2) Sismondi. — Raynouard, Droit municipal.