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34                EMPLOI DES BIENS ECCLÉSIASTIQUES

 respectable était chargé, par l'évêque, de ce service. Nous
 lisons dans une charte de saint Léger d'Autun, citée par
 Du Cange (1) : « Quas villas.... in statum matriculse nostrse,
 « quant ad ostium ecclesiœ Sancti Nazarii fabricavimus,
 « cum omnibus appenditiis delegamus, secernimus, trans-
 « fundimus, eâ ratione, ut tam a Prœposito ejusdem Matri-
 « culœ Bercario, quàm à successoribus ejus quos nostri
 « successores ordinaverint, 40 fratres quotidiana diaria et
 « stipendia omni tempore accipiant, ut liberiùs pro salute
 « regni ac Principum ac totius orbis Dominum deprecari
 « possint. « Nous avons cru devoir passer sur un doute
qui nous était venu d'abord, et qui nous a été également
exprimé par deux personnes aussi modestes qu'obligeantes,
 auxquelles ce mémoire a été soumis. Nous pensions que
peut-être était-il question ici d'une fondation canoniale. Mais
Du Cange s'exprime catégoriquement ( Paris, Osmont. T. iv,
p. 601) dans le sens d'une maison des pauvres, en citant ce
passage. Le R. P. Pitra lui-même [Hist. de saint Léger,
p. 195), croyant voir ici la fondation d'un Chapitre, veut que
les quarante chanoines aient été employés à distribuer aux
pauvres l'aumône de saint Léger. C'est, a tous égards,
beaucoup de distributeurs! L'expression stipendia, paye
accolée a diaria la nourriture quotidienne, s'explique par-
faitement. Diaria est mis pour tous les pauvres de la
matricule, tandis que stipendia ne regarde que ceux d'entre
eux qui avaient quelque office, tel que sonner les cloches,
balayer l'église etc., etc. Voilà donc une fondation pour
quarante pauvres auxquels on donne le doux nom de frères.
Le vagabondage est dès lors jugé à sa valeur ; et au lieu
de laisser courir ces indigents, on les recueille et s'ils ne
peuvent faire autre chose, au lieu de perdre le temps à


  (1) T. iv, p. 601.