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DE L'ORIGINE ET DE L'EMPLOI
LES
BIENS ECCLÉSIASTIQUES AU MOYEN-AGE
Etude historique
dont les preuves sont tirées du Cartulaire
de Saint-Vincent de Mâcon.
XIV.
Chaque Eglise avait la liste de ses pauvres appelée Malri-
cula, ou catalogue. Les pauvres assistés par l'Eglise s'ap-
pelaient matricularii. On leur donnait le vêtement, la couche,
des chaussures (1). Il y avait ordinairement un lieu déter-
miné près de l'église où on les réunissait pour les repas (2),
et ce réfectoire des pauvres s'appelait aussi par extension,
comme les pauvres eux-mêmes et quelquefois l'Eglise (3)
Matricula ; touchante expression qui signifie soins mater-
nels (4), et que les anciens Latins ne connurent point parce
qu'ils ignoraient la chose qu'elle exprime. Avec les idées
nouvelles et les bienfaits dont l'Église dotait la famille chré-
tienne, il lui fallait bien créer des mots nouveaux. Un prêtre
(1) Mabil. Analecta, t. m, p. 127. Testamentum Bertich. Episc. Cenom.
(2) Du Cangc. Glossar. infimœ latin, t. iv, p . 601, édit. d'Osmont, 1136.
(3) Mabil. Analecta, t. iv. p . 263. — Annales benedictini, t. rv, p. 195.
(4) Matris cultura, de Colo.
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