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30 ANTIQUITÉS DE CHAL0N. colonie de Lyon une place honorée, ait jamais exercé un si honteux métier. M. de Boissieu a essayé d'expliquer le fait, en supposant qu'Asclepiodotus était moins un homme de métier qu'un négociant faisant le commerce en grand et étendant ses opérations sur une notable portion de la Gaule. M. Marcel Canal a donné une autre explication plus savante et qui ne laisse, je crois, rien à désirer. Il fait remarquer qu'Asclepio- dotus dérive du mot Grec AankYiirfocr ; que l'antiquité nous fournil plusieurs médecins dont les noms ont la même origi- ne ; que le mot ungentum est pris quelquefois dans les auteurs pour médicament ; d'où il conclut « qa'ungentarius peut être « considéré comme une indication que Pisonius Asclepiodotus « exerçait la profession de médecin ou de pharmacien, si on « le préfère, art plus noble que celui de parfumeur et que « des inscriplions nous prouvent n'avoir pas été incompatible « avec l'exercice de l'Augustalité. » D'ailleurs, ce monument, et M. Marcel Ganat, n'a pas manqué de faire valoir cette raison, est empreint d'un senti- ment de piété et d'honnêteté qui doit faire disparaître toute espèce de soupçon que Pisonius ait jamais exercé le honteux métier de parfumeur. On ne peut, en relisant cette inscription, se défendre d'un sentiment de tendre sympathie pour ce couple heureux qui annonce qu'il s'est élevé ce tombeau de son vivant après trente-cinq ans de mariage, passés dans la plus parfaite harmonie. Sine ulla animi lœsione, et qu'il s'abandonne avec confiance à la divine Providence pour les jours qu'il lui reste a passer sur.la terre, victuri quamdiù Deus dederil. Il y a dans ce sine ulla animi lœsione, victuri quamdiù Deus dederit,]e ne sais quel souffle spiritualisle qui annonce l'aurore du christia- nisme. Si Asclepiodotus et Severa n'étaient pas chrétiens, ils étaient dignes de l'être. Il était digne de comprendre la pureté et la sainteté du mariage chrétien, ce couple heureux qui prend