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20 ANTIQUITÉS DE CHALON.
II.
César, on le sait, regardait Chalon comme un poste im-
portant. C'était pour lui comme une place d'armes, un point
d'attaque pour s'élancer, tantôt sur les Helvètes, tantôt sur
les Germains. De bonne heure donc, Chalon fut signalé Ã
l'attention du gouvernement impérial. Aussi, quand Agrippa
créa, en Gaule, les grandes voies qui portent son nom et qui
devaient faire communiquer entre eux tous les grands cen-
tres de la Gaule, Chalon fut admirablement partagé. Quatre
grandes voies rattachaient Cabillonum aux plus importantes
places de l'empire; l'une se dirigeait sur Lyon; l'autre sur
Besançon ; la troisième sur Trêves par Langres ; la qua-
trième enfin , sur Autun. Une pareille position et de plus
l'admirable cours d'eau qui baigne ses murs devaient faire,
de la ville de Chalon, une importante place commerciale,
elle le fut en effet. Les empereurs y séjournaient fréquem-
ment, les armées la traversaient souvent et de riches fa-
milles, la plupart d'origine italienne, avaient élevé, dans les
environs de Chalon, d'élégantes villas qui rappelaient, par
leur splendeur et leur richesse, la magnificence des villas
romaines. Des traces nombreuses, des débris considérables
de cette splendeur passée (1), ont été déjà mis au jour, et de
fréquentes découvertes viennent à chaque instant, rappeler
aux savants que ce sol si riche en souvenirs est loin d'être
épuisé et d'avoir donné toutes ses richesses. On a découvert
à Sans et à Noiry de riches mosaïques ; à Saint-Jean-des-
(1) De nouvelles fouilles viennent d'amener la découverte d'un groupe
très-remarquable représentant un gladiateur combattant contre un lion'
Une étude de ce monument, par M. J. Chcvricr, accompagnée d'un beau
dessin, va être sous peu livrée à la publicité