Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
                    LK CHATEAU,
       Mais on y trouvait l'abondance.
 On vivait largement d'un fort beau revenu,
 Augmenté, par surcroit, des produits de la terre ;
 Et l'on avait toujours un peu de superflu
       Pour soulager quelque misère.
 Le bonheur était là.., lorsque apparut, un soir,
 Comme un sinistre éclair dans un nuage noir,
 Un être fantastique, en brillant équipage,
 Que l'on n'avait jamais vu dans le voisinage.
 11 était tout vêtu d'argent, de pourpre et d'or ;
 Un seul de ses bijoux renfermait un trésor.
— Qu'est ceci, se dit-il, d'un air de suffisance,
 En promenant partout un r«gard de dédain ?
Peut-on blesser ainsi les lois de l'élégance,
 Etaler un blason sans mener un grand train ?
S'abaisser au niveau d'un bourgeois de campagne,
Vivoter pauvrement, en petit hobereau,
Quand on porte un beau nom sous le toit d'un château ?
Non, non, ces oripeaux du temps de Charlemagne,
Ces meubles surannés ne sont plus de saison ;
La mode les repousse, et la mode a raison. —
Il dit et s'éloigna... Pendant la nuit entière,
Le châtelain crut voir une vive lumière,
Qui lui montrait l'éclat, les fêtes, les plaisirs
Sans cesse renaissants, au gré de ses désirs.
Fasciné par l'attrait d'une ivresse fatale,
Il monta ses états, prit des chevaux pur sang,
Et de la fashion se mit au premier rang,
jl chassa le repos de sa terre natale,
Détruisit, relit tout, puis bientôt s'endetta,
    Et puis enfin se ruina.



Tout au bas du vallon, modestement assise,
Sous des pommiers fleuris, en face du château,
  Une chaumière, aux murs de couleur grise,
     S'abritait comme un nid d'oiseau.
     Ainsi qu'une verte ceinture
S'étendaient, tout au tour, un beau verger, des champs