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200 DES AFFINITÉS DE LA POÉSIE « subsistances. Ceux que leur âge et leur force rendent « propres au service militaire reçoivent sur le fonds com- « mun la paye qui leur est due. Quant à la multitude des « ouvriers que leur profession exempte présentement du « service militaire, j'ai voulu qu'elle ne restât point privée « des mêmes avantages, mais sans y faire participer la pa- « resse et l'oisiveté. Voila pourquoi j'ai entrepris, dans « l'intérêt du peuple, ces grandes constructions, ces tra- i vaux de tout genre qui réclament tous les arts et toutes e « les industries et qui les réclament longtemps encore. « Par ce moyen la population sédentaire n'aura pas moins « de droits à une part des deniers communs que les citoyens « qui courent les mers sur nos flottes ou qui gardent nos « places éloignées ou qui font la guerre. Nous avions la « matière première : pierre, airain, ivoire, or , ébène, cy- « près; nous l'avons fait travailler et mettre en œuvre par « tout ce qu'il y a d'artisans : charpentiers, mouleurs, fon- « deurs, tailleurs de pierres, brodeurs, doreurs, sculpteurs « en ivoire, peintres, orfèvres, et nous employons sur mer, « au transport de tous ces objets, les équipages et les vais- « seaux de commerce, les matelots et les pilotes de l'Etat. « Sur terre, ces travaux occupent les charrons, les voitu- « riers, les charretiers, les cordiers , les tisserands , les « cordonniers, les paveurs, les mineurs, et chaque métier « occupe encore, comme fait un général, une armée de « manœuvres qui n'ont d'autre talent que l'usage de leurs « bras, et qui ne sont pour ainsi dire que des outils et des « forces au service des chefs d'atelier. Ainsi le travail dis- « tribue et répand au loin l'aisance dans tous les âges et « toutes les conditions (1). » Après ce discours, une induction semble permise : c'est "(1) Plnhirqiie, Vie Hc Pcrirlo*.