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                        LE PÈRE DE LA CHA1ZE.                              345

en a fait une donation, nous appuyant de toute son authorité ,
qui a esté nécessaire pour nous mettre en possession de ce col-
lège contre les oppositions de l'Université , qui est très puissante
en ce pays, y ayant prez de quarante évesques et une infinité
d'abbez des premières maisons du royaume qui sont de ce corps.
Outre cela , la pluspart des autres biens de ce collège estant fort
caduques, ou consistant en des grâces qui n'estoient accordées
que pour peu, et l'union mesme qui y avoit esté faite autrefois
d'un collège voisin nous pouvant estre contestée, pour n'avoir
point esté enregisirée dans les cours souveraines suivant les lois
du royaume, Sa Majesté , pour nous mettre en repos pour une
bonne fois , et faire subsister honnestement ce grand collège , a
bien voulu s'en déclarer non seulement le protecteur, mais aussi
le fondateur, et en cette qualité nous a confirmé , et en tant que
de besoin donné de nouveau et pour toujours tons les droits et
toutes les grâces accordées pour cela , ce qui a esté exécuté sans
que personne ait osé s'y opposer. Et enfin, par son ordre, on a
mis sur la porte du collège ce titre Collegium Ludovici Magni,
et l'on travaille à une belle statue de S. M. qui doit estre mise à
la grande face de la cour des classes avec une inscription qui
dira que le Roy est le fondateur et le protecteur de ce collège.
Par où V. P. voyt qu'une fondation si considérable et si néces-
saire en ce temps-cy mérite bien qu'Elle ordonne dez à présent
les messes et les prières qu'on a coustume de faire pour les fon-
dateurs de nos maisons, sitost que leur fondation est exécutée ;
les messes qu'Elle avoit ordonnées il n'y a pas longtemps regar-
dant le bienfait particulier d'une somme considérable d'argent
que S. M. nous avoit donnée , et qui n'est rien en comparaison
de cette fondation...
   Je suis avec tout le respect et toute la soumission possible,
                    Mon Très-Révérend Père , de vostre Paternité,
                     Le très-humble et très-obéissant serviteur.
                                      FR.DE LACHAIZE (1).

   (1) Cette lettre se trouve dans les pièces justificatives de Maldonat et
l'Université au XVIe siècle. Elle a été copiée sur l'original et a paru pour la
première fois dans cet ouvrage.