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,V2C> URUGE ET \IZ1M.E. prairies. Mais si, avant de pénétrer dans ce nouveau paysage, on jette derrière soi un dernier coup d'oeil sur la vallée du Graisivaudan, on aperçoit encore au loin 'a travers les branches des saules ou des peupliers qui bordent la route, la dent de Grolles élevant vers le ciel, dans les jours sereins de l'été, sa large cîme blanchie par les années, battue par les tempêtes. Les collines dont on suit les capricieux contours nous dérobent bientôt ce magnifique tableau et l'on est obligé de reporter ses regards sur l'étroite vallée dans laquelle on che- mine lentement. Ou n'est pas entouré de rochers stériles ni de montagnes dépourvues de végétation; la verdure au contraire règne en souveraine sur ces coteaux; la vue peut se reposer agréablement sur ces buissons tapissés de fleurs printannières et sur ces arbres dont les feuilles s'agitent au moindre zéphir. Les eaux du ruisseau font entendre un doux frémissement interrompu de temps à autre par le chant plaintif de quelque Philomèle égarée ou par le cri du pos tillon gourmandant son indolente monture. Vers la moitié du trajet environ la route franchit une arche en pierre et remonte alors sur la rive droite du torrent, protégée par une allée d'arbres qui entretiennent une ombre salutaire et dérobent pendant l'été le voyageur aux rayons du soleil Rien du reste ne vient troubler la pittoresque harmonie de ces lieux. Quelques rares maisons placées le long de la route annoncent l'approche de l'établissement et le touriste occupé depuis plus d'une heure a dérouler cette chaîne continue de collines s'elevant et s'abaissant successivement attend patiemment le dénouement de ce spectacle féerique Enfin après une heure d'attente et au détour d'une des dernières anfractuosités qui terminent l'entrée supérieure de la gorge de Sonnant, apparaît a gauche sur un coteau élevé, le château d'Ijriage, dominant, comme une sentinelle avancée, la route qui passe au dessous de lui et qui, par un timide