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URfAGE ET VIZILLE. 525 aller prendre ses quartiers d'hiver dans le Gapençais , Albigny résolut à son tour de reprendre Montbonnot et Gières donl il connaissait bien l'assiette avantageuse, car ces deux places situées, l'une sur la rive droite, l'autre sur la rive gauche de l'Isère, pouvaient être considérées comme les deux portes de Grenoble du côté de la Savoie ; il était, trop habile pour abandonner ces deux importantes posi tions aux réformés qui, de la, menaçaient à chaque instant la sécurité de cette ville, Il se met en campagne, sort de Grenoble avec mille soldats de la Ligue et reçoit sous les murs de Montbonnot une armée auxiliaire, envoyée par le duc de Savoie, sous la conduite de Sonas, forte de six canons, six cents chevaux et quatre mille hommes d'infan- terie. Pour ne pas donner a Lesdiguières te loisir de venir les inquiéter, ils serrent de si près la place, que Beaumont manquant d'hommes pour la défendre et voyant son général hors d'état de le secourir, capitule quelques jours après, La reddition de cette forteresse amena bientôt la prise du château de Gières. Mais Lesdiguières ne tarda pas à réparer cet échec par de nouveaux succès jusqu'au jour où il entra triomphant dans Grenoble, au nom du roi Henri IV, et fit reconnaître dans la capitale du Dauphiné l'autorité du souve- rain légitime. A Gières on quitte la route de Montmélian pour suivre le chemin de Vizille tracé le long du ruisseau qui descend d'Uriage ; après avoir dépassé les dernières maisons du bourg, on s'avance sur cette nouvelle voie, qui va toujours serpentant dans ces frais vallons, élevée de quelques mètres seulement au dessus du torrent et docile aux nombreux détours que lui imposent les montagnes dont elle sillonne la base. On entre ainsi dans la gorge de Sonnant, où de chaque côté les collines se succèdent les unes aux autres, tantôt couvertes de champs cultivés, tantôt ornées de verdoyantes