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tfï BIBLIOGRAPHIE. constances favorables. Le public commençait à se lasser des mystères où l'on mettait en scènn Dieu, la Vierge et les saints, sans qu'il fut possible aux spectateurs de porter un bien vif intérêt à des actions qu'il ne leur était pas permis d'ignorer en qualité de chrétiens. Les bazochiens s'écartèrent des sen- tiers battus et, personnifiant les vertus et les vices, jouèrent sous le titre de moralités des pièces où chacun trouvait un enseigne- ment à son adresse. L'intention était louable mais la tournure abstraite et sérieuse de ces sermons dialogues ne pouvait conve- nir à toutes les intelligences. Il fallut imaginer quelque genre de drame plus gai, plus facétieux, plus à la portée du vulgaire et les clercs, qui n'étaient pas a bout d'invention, se mirent à représenter des farces auxquelles ils donnèrent le nom de so- ties ou sottises. On en débitait il est vrai beaucoup dans les pièces de cette espèce, qui ne consistaient qu'en satires et quolibets à l'endroit de quelques individus ridicules ou mal famés. Tout alla bien tant qu'on ne mit sur la scène que des gens de bas étage, mais lorsque les clercs, enhardis par le succès, allèrent jusqu'à s'atta- quer aux grands dignitaires de l'État et jusqu'à la personne du roi, le Parlement intervint et leur théâtre fut fermé. Ils ne restèrent pas longtemps sous le coup de cette interdiction, et ie Parlement, qui ne les frappait jamais que d'une main pater- nelle, inventa en leur faveur la censure dramatique. Il leur fut enjoint, par arrêt de l'an 1442, de ne jouer leurs pièces à l'avenir qu'en supprimant les passages rayés et bâtonnés. On ne saurait affirmer que les bazochiens s'y soient exactement confor- més, puisque nous voyons qu'ils furent tour à tour comblés de faveurs et jetés en prison; mais ils n'en continuèrent pas moins leurs représentations jusqu'à la fin du XVIe siècle. L'art de jouer la comédie était devenu la profession ou plutôt le gagne- pain de quelques individus tombés dans le décri, et à partir de ce moment il n'était plus convenable aux fils de famille de se montrer sur les tréteaux. Il faudrait sortir du cadre qui nous est assigné pour don- ner une idée complète de tout ce que renferme l'ouvrage de