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LES BARBARES. 371 Ils laissent dans le sol leur sève vigoureuse Qui vient rajeunir l'univers, Quand un obstacle vain à leur fougue orageuse N'oppose, hélas! que des revers. Ces guerriers indomptés passant comme la foudre , A leurs vaincus dictaient des lois ; Du viol et du pillage en soulevant la poudre, De leurs chefs ils ont fait des rois ; Ces élus, à leur tour, courbent leur tête altière Devant l'auguste majesté Du Dieu qui leur apprit les vœux et la prière Dans la sublime pauvreté. Ainsi coule le monde aux sources inconnues Où se retrempe l'avenir. De même que la foudre en déchirant les nues , Une aurore vient rajeunir. A l'élan de nos jours, homme et parole humaine pour la science sont un jeu ; Ils s'en vont dans l'espace, à la borne lointaine, Portés sur les ailes du feu.