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                         DE GUiCHENON.                          337

prince se rendait à Gex, la république de Genève ne man-
quait jamais de l'envoyer saluer par unedépulation composée
des hommes les plus notables et qu'elle savait être particulière-
ment agréables à son Altesse. « M. le prince de Condé, porte
Je Registre de l'année 1633, a fort bien reçu nos Députés
à Gex et leur a répondu qu'il remercioit MM. de Genève de
l'honneur qu'ils lui faisoient. Les ayant ensuite fait couvrir, et la
conversation s'étant liée, il pressa M. Godefroy de faire une
nouvelle édition de son livre (le Mercure Jésuitique). Noble Jac-
ques Godefroy a ajouté que M. le prince lui avoit fait beaucoup
d'amitié et vouloit lui persuader d'accepter une profession en
droit dans quelqu'université de France avec une pension considé-
rable, ce qu'il refusa, vu son attachement pour sa patrie où il
avoit tous les avantages qu'il pouvoit souhaiter. » Nous retrou-
 vons Jacques Godefroy en 1645, député à la cour de France,
 particularité mentionnée comme il suit dans le Registre du
Conseil d'Etat de la môme année: « Noble Jacques Godefroy, dé-
 puté de la République de Genève à Paris, remarque que la reine
 (Anne d'Autriche) écouta fort attentivement son discours ; qu'elle
 imposa silence à quelques courtisans qui causaient et arrêta même
 le Roi (Louis XIV enfant) qui badinait des pieds. » H est temps
 d'interrompre celte digression et de revenir à nos correspon-
 dances que nous reprenons en reproduisant la réponse de
 Jacques Godefroy à la lettre de Guiehenon. :

   Monsieur ce m'est un singulier bonheur que mon nom soit
parvenu à vostre connoissance et d'apprendre vostre dessein de
travailler sur l'histoire de Bresse et pays circonvoysins, comme
en effet nulle histoire ne se peut bien traicter sans la lumière
des provinces cireonjacentes, soit par la comiexité des intérêts,
des affaires, soit parce que souvent les pays voysins conservent
la mémoire des choses passées avec plus de soin et de bonheur
 que ceux qu'elles concernent. Je souhaiterois d'estre assez heu-
reux de pouvoir y contribuer en quelque chose, comme je sou-
haite impatiamment d'y rencontrer des enchassures de nostro
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