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224             DISCOURS l)K il. D'AIOUEPEIISE.

tante par une comparaison qui devait frapper tous les regards.
Pendant que, chez les païens, l'éloquence et la philosophie
étaient pour ainsi dire muettes, et que, sauf une seule excep-
tion, le célèbre Symmaque,!elles n'étaient cultivées que par
une foule obscure de rhéteurs, de grammairiens et de so-
phistes, le christianisme pouvait montrer avec une juste fierté
des hommes tels que Tertullie», l'éloquent défenseur des chré-
tiens, que Chateaubriand appelle le Bossuet de VAfrique, et
qui compense par l'énergie et la précision ce qui lui manque
sous le rapport de la pureté du style.—Lactance qui, au milieu
 d'un siècle entaché de barbarie, sut conserver dans ses écrits
l'élégance, la noblesse et la clarté de Cicéron qu'il s'était
 proposé pour modèle, ce qui lui a valu le glorieux surnom
 de Cicéron chrétien. — Saint Ambroise qui exerça une si
 grande influence sur son siècle, et sut allier la douceur qui
 persuade à la sainte énergie d'un apôtre de l'humanité. —
 Saint Jérôme, qui fut peut-être le plus savant des Pères de
 l'Eglise latine.
    Et au-dessus de tous, saint Augustin qui, nourri delà lec-
 ture des grands modèles de l'antiquité, dut sa conversion a
 un traité philosophique de Cicéron. Une âme aimante et ten-
 dre lui donna la véritable éloquence, celle qui part du cœur.
 Un génie supérieur lui dévoila toutes les profondeurs de la
 philosophie, et il sut faire servir au profit du christianisme
 les sublimes conceptions de Platon.
    Et remarquez bien, Messieurs, qu'il serait facile de grossir
 cette liste d'hommes célèbres en y ajoutant les noms des Ba-
 sile, des Grégoire de Nazianze, des Origène, des saint Jean
 Chrysostôme et de tout ce qui a l'ait la gloire de l'Eglise grec-
 que ; mais nous avons dû, pour nous renfermer dans les li-
 mites de notre programme, ne citer que les écrivains qui ont
  employé la langue latine.
    Maintenant, pour compléter la démonstration, jetons les