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I&8 PEINTURES MURALES Devant une mosaïque retrouvée par M. le curé d'Ainay, qui la soupçonnait cachée sous l'autel érigé au rétablissement du culte en 1804, représentant Pascal II, qui, en H 0 0 a consacré l'église, on a placé un autel en bronze doré, orné d'émaux, dans le style du XII e siècle, imité du retable de Bâlc, qui se voit au musée de Cluny. Cet autel, dessiné par M. Questel, architecte du comité des monuments historiques de France, sorti des ateliers de M. Poussielgue-Rusand, fabricant de bronzes à Paris , a soutenu d i - gnement à l'Exposition universelle le parallèle avec un autel du même genre, style XIII e siècle, dessiné par M. Violet-Leduc pour la cathédrale de Clermont, L'examen de cet autel demanderait un article spécial ; qu'il nous suffise de dire qu'il est tout à fait en rapport avec l'église, et q u e , par sa richesse, il harmonise très-bien la partie haute de l'abside avec l'inférieure. En finissant, nous ne pouvons qu'exprimer le vœu que l'œuvre de M. Flandrin, que nous venons de chercher à faire apprécier, soit continuée, pour la décoration complète de l'église, et la gloire de notre ville ; ces murs appellent des peintures, Il nous reste à faire un souhait, c'est que les artistes chargés de répandre, par toutes les formes de l'art, la vérité religieuse, s'attachent de plus en plus à la rendre sensible aux masses, en leur traduisant fidèle- ment leur croyance. Que le peuple même retrouve dans leurs ouvrages ces mêmes symboles qu'il a dans le cœur. Sans doute il faut que les exigences des habiles soient satisfaites ; mais n'ou- blions pas que la vérité est essentiellement catholique, c'est-à -dire universelle, et que, comme l'Évangile l'a répandue sous une lorme accessible à toutes les intelligences, de même l'art doit la mani- fester d'une manière qui n'exclue personne de sa participation. 11 atteindra toujours ce but, toutes les fois que l'artiste, employant une forme simple, s'adressera à ce sentiment du vrai, du bien el du beau que tout homme porte en lui-même, et que l'on peut éveiller dans les âmes, sans qu'elles aient besoin de passer par les écoles. L'ABBÉ DE SAINT-PULGENT.