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                         DE GUICHENON.                         123

 gelas de laisser un volume consacré à l'histoire de la Dombes;
 seulement il est à regretter que ce travail, entrepris au point
 de vue exclusif de la généalogie des familles nobles de la
 Dombes, familles pour la plupart éteintes aujourd'hui, ne soit
 pas de nature à satisfaire les exigences des érudits, et même
 la curiosité du lecteur. Quoi qu'il en soit, deux siècles se
 sont écoulés depuis Guichenon, et nous ne possédons pas
 encore une histoire de la Dombes. Celle de Guichenon n'a
 pas été imprimée, et cela par des motifs qui honorent son
 caractère, motifs qu'il a pris soin lui-même de nous faire
 connaître dans une note écrite de sa main et placée à la tête
 dumanuscril de son histoire, possédé par M. de Borsat; elle
est ainsi conçue : « Geste histoire a esté entreprise par comman-
 dement de S. A. R. Mademoiselle, souveraine de Dombes; mais
ayant été vcue et examinée tant par elle que par ceux qu'elle
a députés,ladite A. R. n'a pas jugé à propos de la faire imprimer
par raison d'estat, à cause que ceste souveraineté ne se trouve
pas dépendante immédiatement de l'empire ou de la couronne
de France, mais bien de celle de Savoie ; outre qu'il y a plusieurs
terres de ceste principauté mouvantes de Cluny, de l'église de
Lyon et des Comtes de Forez, la quelle mouvance ceste prin-
cesse ne veult pas advouer. Si j'eusse voulu consentir que
ces vérités fussent dissimulées ou déguisées, l'ouvrage eust esté
imprimé ; mais j'ai mieux aimé que cette A. R. en retirât de moy
la minute escrite de ma main et tous les tiltres, papiers et
mémoires dont je me suis servy que de faire ceste lascheté,
indigne d'un homme qui fait profession d'honneur et d'estre
historien. »
   Cette franche et noble déclaration répond victorieusement
aux imputations malveillantes que les détracteurs de Guiche-
non ont voulu faire peser sur son caractère. S'il fut, comme
on s'est plu à le répéter le courtisan assidu des princes et des
gens en faveur, ce ne fut pas toutefois au délriment de sa
dignité personnelle. Au surplus l'épreuve la plus difficile