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                          DE GUICHENON.                         i 19

archives de Saint-Vincent de Mâcon et celles de l'abbaye de
Cluny. Dijon, alors chef-lieu administratif de nos provinces,
et comme tel, en possession de toutes leurs archives, était une
mine féconde à exploiter. Nous voyons par une lettre qu'il
adressa sous la date du 23 mars à un conseiller de la cour des
comptes, qu'il s'était mis en mesure d'en tirer bon parti.

A Monsieur Pérard, conseiller du roy et auditeur de la Chambre
                des comptes de Bourgogne.
     Monsieur,
   Puisque vostre franchise l'a ainsy voulu, je me prévaudray de
vostre courtoisie et pour luy donner plus d'occasion de s'estendre,
jevousressouviendray, s'il vous plaist, qu'ayanteulebien, au mois
de décembre dernier, de vous voir, je vous entretins d'un dessein
que j'avois pour l'histoire de Bresse et de Bugey et pour la recher-
che des plus illustres etanciennes familles de ces deux provinces.
Et comme j'ay cru qu'en la Chambre des comptes de Bourgogne
il se rencontreroit beaucoup de pièces pour servir de fondement
à mon édifice, je vous fis très-humbles prières de m'en faire
avoir la communication, mais le séjour de M. le Prince à Dijon ne
vous permit pas ce loysir. Je partis néantmoins d'auprès de vous
avec cette assurance qu'estant informé plus particulièrement de
mes projets, vous tascheriez de me faire part de ce qui se trouve-
roit nécessaire ou avantageux à mon ouvrage. Dans cette liberté
que m'avez donnée, Monsieur, je vous envoie le mémoire que vous
avez désiré. Excusez ma hardiesse et vivez dans la créance que je
rendray des témoignages publics de l'extraordinaire courtoisie
que je reçois de vous,
                                             GUICHENON.
  A. Bourg, ce 23 mars 1639,

  Sous la date du 5 avril 1639, M. de Vaugelas écrivit à Gui-
chenon pour lui demander des renseignements sur l'histoire
de la Dombes, chose, disait-il, que tout Paris ignore :
          Monsieur,
 N'ayant le loysir que de vous escrire deux mots, il y en aura un