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9S EXPOSITION UNIVERSELLE
sation comme peintre de marine Un sort à peu près semblable
menace, je le crois, M. Morel-Ealio, M. Ziein si connu par ses nom
braises vues de Venise, esl. sur la pente : mais il peut encore se
sauver; le meilleur de Ions est M. Cordonan;, son Embarquement
des Zouaves à Alger est une excellente aquarelle, bien supé-
rieure à toutes les scènes historiques ou dramatiques exposées
par les aquarellistes anglais.
Je ne puis dire qu'un mot en passant de la sculpture à l'Expo-
sition universelle : c'est qu'elle a été jugée, cette fois ci, notable
nient inférieure à la peinture, contrairement à ce qui s'est
produit souvent à des expositions antérieures. Aussi, à travers
ce peuple de statues en marbre ou en bronze qui remplissaient
les galeries du palais de l'avenue Montaigne, on n'a guère re-
marqué qu'un assez petit nombre d'ouvrages ; d'abord la Minerve
du Parthénon par M. Simart, en or et en ivoire, espèce d'imi-
tation archéologique plus curieuse que véritablement belle, et
dont le type primitif, au rapport de quelques savants érndits,
n'a peut-être jamais existé. J'y joindrai la Vérité et la Bac-
chante de M. Cavelicr , la Faune dansant de M. Lequesne, le
Pêcheur Napolitain , le Vendangeur et le Chateaubriand de M.
Duret, le Coi'» de M. Etex, dont l'original appartient à notre
musée, la jeune fille de M. Jouffroy, le Mercure en bronze, et le
Jeune pêcheur napolitain de François Rude, mort récemment, et
en fin de compte avec une Velléda et un Chrisl en bronze de
M. Moindron, une Andromède en marbre de je ne sais plus qui,
sans oublier pourtant le Jaguar dévorant un lièvre par M. Barye,
un vrai chef-d'œuvre exposé déjà au salon de 1852 et qui appar-
tient à la maison de l'Empereur.
Parmi les sculpteurs étrangers, MM. Bell et Gibson pour la
Grande-Bretagne, et le professeur Rauch de Berlin pour la Prusse
sont, Ã mon avis, les seuls dignes de mention, parce que, seuls,
ils m'ont paru faire preuve d'une véritable supériorité.
Malgré son excessive longueur, je ne veux pourtant pas clore
cette lettre, Monsieur, sans vous parler quelque peu de nos ar-
tistes lyonnais. Ce qui m'a frappé tout d'abord, c'est la façon vé-
ritablement malheureuse dont ils étaient à peu près tous placés.
Soit hasard soit malveillance calculée, ils étaient presque tous Ã
la cave ou au grenier. M. Saint-Jean gisait dans une sorte de demi
obscurité, dont sa merveilleuse couleur avait grand' peine à per-
cer les ténèbres. M. Janmot avait ses dix-huit tableaux perchés
à une hauteur où personne ne se serait avisé de les chercher.
M. G.enod était aussi tout en haut, MM. Allemand, Bellet-Dupoi-
zat, Lays , Appian et Magaud étaient éparpillés à des hauteurs
véritablement alpestres ou dans un demi-jour complètement dé
favorable. M. Remilleux seul avait pu obtenir, par je ne sais que!
moyen, que son beau Vase de fleurs qui a été fort admiré, du reste,
fût un peu plus en vue. M. Reignier et Mlle Wagner avaient été
aussi favorisés de même que M. Chabal Dussurgey, Lyonnais d'ori