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                         DES BEAUX ARTS.                         93
 peintures du palais Bourbon et de la bibliothèque du palais du
 Luxembourg, c'est là surtout qu'est sa force et sa véritable vo-
 cation.
   L'absence de MM. Delaroche et Ary Schœffer dans les galeries
 de l'avenue Montaigne a constitué une fâcheuse lacune pour
les œuvres de l'école française. Sans les motifs regrettables ,
quels qu'ils soient, qui ont déterminé les illustres auteurs de Jane
 Grey et du Christ consolateur à s'abstenir, cette brillante réu-
nion de toutes nos gloires artistiques n'aurait vraiment rien laissé
à désirer.
   Quelle que soit également mon envie de procéder avec le même
détail vis-à-vis des œuvres des autres peintres français qui me
restent encore à signaler, je me vois forcé, Monsieur, pour ne
pas excéder les bornes d'un article de longueur raisonnable, de
m'en tenir plutôt à une simple nomenclature. Cela suffira peut-
être aux lecteurs qui ont suivi avec attention les comptes-rendus
si étendus et si complets des journaux de Paris ; quant à ceux
à qui l'exposition universelle des beaux-arts a oifert peu d'in-
térêt, un peu plus ou un peu inoins de détails n'ajoutera rien au
peu de valeur d'un examen qui ne peut avoir après tout qu'une
importance tout à fait secondaire.
   A côté de toiles appartenant aux galeries de Versailles et
connues par conséquent du plus grand nombre des visiteurs de
l'exposition, M. Horace Vernet a exposé quelques tableaux qui
offrent un intérêt de curiosité moins contestable. Dans ce
nombre, je placerai au premier rang quatre grandes batailles de
la République et de l'Empire, celles de Jemmapes, de Valmy,
de Hanau et de Montmirail, appartenant au marquis de Hertford
et qui présentent toutes, à des degrés différents, les qualités de
ce maître si populaire et si exact. Je ne dirai rien de la Smala que
nous connaissons tous et qui offre,à côté de groupes si intéressants
et si remarquablement étudiés, le vice capital d'une composition
trop étendue et pour ainsi dire morcelée ; VAttaque d'une porte
de Constantine, toile de chevalet du plus grand mérite, les deux
Mazeppa et le Retour de la chasse au lion m'ont paru réunir à
juste titre les suffrages de la foule comme celui des connaisseurs.
J'y joindrai le portrait du frère Philippe et le petit tableau si
généralement apprécié représentant la Barrière de Clichy ; je
crois devoir m'abstenir à l'égard des autres toiles, où la Vulgarité
de la composition et des effets si justement reprochée à M. Horace
Vernet l'emporte évidemment sur les qualités d'arrangement et
de pittoresque qui lui ont valu, en France comme à l'étranger,
une réputation si ancienne et si bien méritée.
   Vous connaissez, sans doute, Monsieur, les importants travaux
de peinture murale que M. Hippolyte Flandrin a exécutés à Paris
dans la belle église Saint-Vincent de Paule ; ceux de l'abside de
Saint-Martin d'Ainay, quoique beaucoup moins importants ont
été appréciés comme ils le méritaient par les différents journaux