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62                        Mis 'l'ROIS CHAPELOK.
naturel à le gen de mon mèytie, dit-il à ce seigneur, de faire belt'i
sou la pressa.
   Que sont devenues ces feuilles éparses? Une doit plus en rester
de traces. J'ai même tout lieu de croire que, cent ans après la
mort de Jean Cliapelon, il fut impossible à l'abbé Chauve de les
réunir, puisqu'il est constaté au privilège placé à la fin du volume
qu'il présenta un manuscrit des œuvres complètes des trois
Chapelon, pour demander l'autorisation de le faire imprimer.
Il est probable que ce manuscrit avait été fait sur des copies plus
ou moins complètes, (celle qui est entre nos mains le prouve,) et
plus ou moins fautives , que le bon abbé avait suivies trop scru-
puleusement , car les œuvres de Jean Chapelon sont criblées de
fautes sans nombre , tandis que celles du père et de l'aïeul sont
relativement beaucoup plus correctes. Une souscription assez
restreinte, comme nous l'apprend Âlléon Dulac, couvrit les frais
de cette édition tirée à uu petit nombre d'exemplaires. Malheu-
reusement, le travail de l'abbé Chauve sur les trois poètes stépha-
nois est fort incomplet. Il est vraiment regrettable qu'il n'ait pas
pris plus de renseignements sur la vie intime de ces illustres
artisans. Le peu qu'il dit est noyé dans cette détestable phraséo-
logie du XVIII e siècle, si impuissante à cacher le vide et le
néant de cette époque. Il est facile de voir que le bon abbé
savait par cœur son Vicaire savoyard. N'eût-il pas mieux fait
d'étudier avec plus de soin le patois de Saint-Etienne ? Combien
n'est-il pas regrettable aussi que la notice de M. J. Janin, sur
les trois Chapelon, n'ait jamais vu le jour! Comme le spirituel
écrivain nous eût montré ces trois personnages avec leurs traits
et leur caractère particulier! comme il leur eût, d'un trait de
plume, rendu la vie!
   C'est à tort que la Nouvelle biographie universelle de Didot fait
naître Jean Chapelon en IG4G ; la date donnée par l'abbé Chauve
et par M. Ilcdde, doit seule, jusqu'à présent, faire foi (1). Il naquit

  (i) C'est à tort aussi que les auteurs de celte biographie supposent que
Jacques et Antoine Chapelon ainsi que Jean, vivaient au XVIIIe siècle, puis-
que l'abbé Chapelon , leur fils et petit fils, mourut en 1695. C'est une erreur
non moins grande de leur pari d'indiquer la Bibliot/ièquo françoise de l'abbé