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                 CONSIDÉRATIONS SUR I.A DOMBES.             29

Beaujeu et par l'abbaye de Cluny, chacun ayant sa jus-
tice et son bailli particulier qui promettaient l'un et l'autre
de défendre à toujours Vassociation de bonne foi (1). A
Beauregard, suivant un accord de 1298(2), les étendards
de l'Archevêque de Lyon et du sire deBeaujeu devaient
flotter respectivement trois jours sur la tour du château,
et celui de l'Archevêque deux jours de plus en signe de
supériorité.

   Quant aux hommages, nous avions l'hommage ordi-
 naire qui se faisait en livrant le baiser de fidélité, osculum
fidelitatis, osculo oris interveniente ; l'hommage d'al-
liance, comme l'hommage que prêta, le 5 juillet 1337,
le sire de Beaujeu au comte de Savoie pour les châteaux
de Thoissey et de Lent, osculo fœderis; l'hommage rendu
debout , stando pede more nobilium , celui que fit
en 1228 Etienne de Thoyre-Villars envers l'archevêque
de Lyon pour le Châtelard en Dombes ; l'hommage d'hon-
neur , l'hommage de sujétion, l'hommage manuel,
l'hommage spirituel ou de dévotion, enfin l'hommage-
lige qui avait toujours lieu à genoux , sans épée ni
éperons.
   Notre pays n'est pas moins remarquable par la diver-
sité des hommes libres, des serfs, des vilains, des taillables
ou main mortables qu'on y rencontrait. Les conditions des
personnes s'y entremêlaient d'une façon singulière. On y
voyait le bourgeois affranchi de la taille et de la corvée,
— le bourdelier de Lent (3), — l'homme franc puni par

  (1) Voir Bibliotheca Dumbensis. p. 134.
  (2) Ibid., p. 209.
  (3) Art, 33, des Privilèges et Franchises rie Lent.