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DISCOURS DE M. BOUILLIEB. 539 forts dans les lettres l'emporter aussi dans les sciences? M. Gay, entré, il y a deux ans, le premier, a l'école poly- technique, avait été reçu avec cinq boules blanches au bac- calauréat ès-lettres; M. Jordan, admis le premier cette année, M. Jourdan, admis le septième, ne sont-ils pas aussi tous deux des bacheliers ès-lettres reçus avec des mentions distinguées? Je m'assure donc que les parents et les maîtres, de plus en plus convaincus des grands avantages de cette union des deux baccalauréats, pour la justesse comme pour l'étendue de l'esprit, travailleront de concert à exciter, au moins chez les meilleurs élèves, cette noble ambition. Mais je reviens a nos cent soixante-seize candidats dont vous êtes curieux de connaître la destinée. Le nombre des ajournements l'emporte toujours sur celui des admissions ; soixante-seize candidats seulement ont été admis ; cent ont été ajournés, soixante-seize pour les compositions et vingt- quatre pour l'examen oral. Il nous a paru que généralement, les compositions françaises étaient un peu moins mauvaises que celles des deux années précédentes, mais ce progrès est bien faible encore et à peine mériterait-t-il d'être signalé s'il ne nous permettait d'espérer quelque chose de mieux dans un avenir prochain. Les compositions latines sont encore, sauf de rares exceptions, aussi faibles et incorrectes que les deux années précédentes. Mais nous avons eu la bonne fortune d'en rencontrer trois ou quatre écrites en latin, parmi lesquelles il en est une de M. Pariât, élève du lycée de Lyon, qui n'aurait pas été indigne de la licence. Le nombre des ajournements, quelque grand qu'il soit encore, est moins considérable qu'a d'autres époques ; soit parce que nul ri'ose plus se présenter devant nous sans une certaine préparation, soit parce que quelques-uns des élèves les plus faibles dans les lettres vont se faire refuser au bacca- leuréat ès-sciences. Malheureusement, en même temps que les candidats nuls, diminuent aussi les candidats d'élite. Je regrette de n'avoir à proclamer cette année qu'une seule mention très-bien, obtenue par M. Bon, élève du lycée de Lyon, et six mentions bien, obtenues par MM. Dumas, Dumont, Lombard de Buffières, Aubœuf, Hénon , Cadel. Pariât. Comment dirai-je la cause de cet affaiblissement des men- tions sans encourir le reproche de ne faire que répéter les mê- mes choses chaque année? Mais vous voudrez bien pardonner quelques répétitions à l'orateur infortuné condamné a traiter