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502                M. VICTOR DE LAPRAbE.

coup ; el. bien que la loi romaine, par exemple, défendît de
tuer un esclave , je trouve, a toutes les pages de l'histoire ,
ces maleureux immolés par centaines, par milliers, dans
des supplices cruels el variés; ici, mis à mort à la question ,
là, livrés en spectacle aux jeux du cirque , ailleurs , donnés
en proie aux murènes.... Un siècle où tant d'hommes étaient
tour à tour machines et victimes , pouvait-il éprouver le be-
soin de ces moteurs divers, destinés à compenser l'insuffi-
sance du travail des hommes ?
   Le christianisme , grâces à Dieu, a mis fin à ces horribles
moeurs el à ces infâmes hécatombes ; il n'y a plus d'esclaves,
plus de machines humaines ; mais dans les siècles qui ont.
suivi jusqu'au siècle qui a vu éclore les prodiges nouveaux de
la science, je pourrais montrer en descendant, degrés par
degrés, l'échelle de l'histoire, que ces inventions n'avaient
pas davantage leur rigoureuse raison d'du dédain.
   L'Hymne à l'êpée est une oeuvre parfaite de tous points ; elle
a paru ici môme, el tous les lecteurs de la Revue en ont pu
apprécier l'éclatante beauté: je me bornerai donc à faire
remarquer la pensée philosophique profonde qu'elle renferme :
quelques strophes de celle ode, mieux que bien des livres fort
savants, dégagent des replis de notre cœur el nous font décou-
vrir les causes mystérieuses de l'influence qu'exerce ce mot
terrible : la guerre ! du prestige respectueux qui environne
l'homme de guerre el s'attache à lui.
       L'Acier porté par l'homme libre
       N'insulte pas à l'innocent ;
       Sa vertu vient faire équilibre
       Entre le faible et le puissant.