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336 LA VÉRITÉ dernière somme a été acquittée après la révolution de juillet et sous une administration qui n'avait aucun intérêt à trouver bien ce qui avait été fait, promis ou engagé par celle qui l'avait pré - eédé. L'honneur que M. Chenavard avait eu d'être choisi par l'administration de 1826 n'était point une recommandation aux yeux de celle qui était née de la révolution de juillet, et le con- seil municipal entièrement renouvelé d'après la nouvelle loi au rait certainement préféré un architecte de son choix. M. Bellin a cité les deux délibérations des 29 et 31 décembre 1830 et du 13 avril 1832 , dans lesquelles il est question d'une retenue de 10,000 francs sur les honoraires des architectes. Ceux-ci répondirent "par un mémoire présentant, de l'aveu du conseil, des considérations propres à atténuer la force des r e - proches qu'on leur adressait. En conséquence . le conseil (séance du 24 janvier 1833) prenait une autre détermination plus avan tageuse pour les architectes et modifiait celle du 13 avril 1832. Enfin, plus tard, par une décision nouvelle, réparant l'injustice des précédentes, le conseil faisait remettre à M. Chenavard ses honoraires entiers sans la moindre retenue. Nous nous attendions que M. Bellin, ayant cité la première et la seconde proposition de retenue d'honoraires, ferait mention, par un sentimenl d'équité, de cette nouvelle détermination qui lui a été signalée -, mais il n'en a pas dit un mot. Nous regrettons d'avoir de pareilles omissions à faire remarquer. Les reçus de M. Chenavard entre les mains de la ville, prouvent du reste ce que nous avançons. M. Bellin (page 461 dit que M. Prunelle ayant succédé à M. de Lacroix-Laval, sommation extra-judiciaire fut faite à M. Chena vard de livrer le Grand-Théâtre au 20 juin, dans un état complet d'achèvement, sous peine de payer les indemnités que la ville devait au directeur. Ce fait est exact, mais puisque M. Bellin a pris la peine de le mentionner, il aurait dû l'aire connaître aussi la réponse de l'architecte, datée du même jour que la somma tion, et qui faisait savoir au maire que cette menace était su perflue, puisqu'il l'heure même, disait-il, le théâtre était prêt Il ajoutait que n'ayant pris aucun arrangement avec la ville pour livrer le Grand-Théâtre y une date précise, il rejetait toute