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                            DE GUICHENON.                             295

    Charles-Auguste de Sales, que nous avons nommé plus haut,
joignait à une grande érudition les charmes de l'esprit et la
bonté du cœur, qualités héréditaires dans celte noble et
sainte famille. Né avec un goût particulier pour les travaux
d'érudition , il passa de longues années à recueillir les ma-
tériaux d'une histoire de la Savoie, matériaux dont Guichenon
fit plus tard son profit. Le seul ouvrage qu'a laissé Charles-
Auguste de Sales, le Pourpris historique de la maison de
Sales, est devenu une rareté bibliographique. Cette compo-
sition, où le fabuleux le dispute au bizarre, n'eut pas de succès
auprès de ses contemporains, circonstance qui paralysa sa
plume et le détourna du projet qn'il avait d'écrire l'histoire
de son pays. Dans son Pourpris historique, ce docte person-
nage nous apprend que la famille de Sales descend des prê-
tres Saliens que Numa Pompilius créa à Rome en l'honneur
de l'Ancile, bouclier tombé du ciel, et que le cri d'armes des
de Sales : M amour ! M'amour ! n'était autre que le refrain des
hymnes saliennes Mammurius ! Mammurius ! Ces billevesées
sont soutenues avec une gravité toute doctorale. L'ouvrage
au lieu d'être distribué en sections, chapitres et paragraphes
est divisé en pans, toises et pieds(1); quoi qu'il en soit, M. de
Sales écrivait à Guichenon le 1er décembre 1638, pour luj
offrir son amitié et ses services. Sa lettre se termine ainsi :

  Enfin, Monsieur, ma personne , ma maison , ma bibliothèque,
mes archives , mes remarques, mes compositions et le reste
qui peut m'appartenir en quelque façon, tout est vostre, et dé
sormais ne faites nulle difficulté de dire que vous avez, Monsieur ,
pour trés-humble et obéissant serviteur,
                               CHARLES-AUGUSTE DE SALES,
    D'une maison noslre de la Tuille, ce 1 e r décembre 1638,

  j'1) Voici le litre exact de cet ouvrage singulier;
  Le Pourpris historique de la Maison de Sales de Thorenc, en Genevois,
commencé sur un traict oriental de quatre cents pieds, par Charles-Auguste
de Sales, évêque de Genève, à Annessy—MPCLIX.